Question de M. LAURENT Pierre (Paris - CRCE) publiée le 16/11/2017

M. Pierre Laurent attire l'attention de Mme la ministre, auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports sur la liaison du Charles-de-Gaulle (CDG) Express. Le syndicat des transports d'Île-de-France (STIF) estime, en cas de réalisation du CDG Express, à 1,5 milliard d'euros le déficit de recettes lié à la perte de ponctualité sur la ligne B du RER, qui transporte chaque jour 900 000 passagers, alors qu'on prévoit à peine 20 000 passagers sur le CDG Express. Or les lignes E, H, K et P, le TER Picardie ainsi que le fret seront également impactés négativement par le CDG Express. Par conséquent il lui demande ce qu'elle compte faire en vue de la mise en place d'une étude d'impact, semblable à celle du STIF, pour ces lignes qui transportent environ un million de voyageurs quotidiennement. Il lui demande également si, en impactant négativement près de deux millions de passagers en tout et le fret, le CDG Express n'est pas en contradiction totale avec l'ambition affichée du Gouvernement de mettre la priorité sur les transports du quotidien.

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Réponse du Ministère auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports publiée le 24/05/2018

Le projet CDG Express est indispensable pour améliorer le lien entre le centre de Paris et son principal aéroport. En effet, cette liaison, directe, rapide et fréquente, est vitale pour l'économie et l'attractivité de notre pays, et de sa capitale, première destination touristique d'Europe. Avec une croissance moyenne du trafic de l'aéroport de 3 % par an, soit un doublement en vingt ans, les accès par les autoroutes A1 et A3 et le RER B sont saturés et ne pourront suffire. La liaison CDG Express utilisera en effet les mêmes voies entre La Plaine Saint-Denis et Mitry-Mory que les TER Paris-Laon, la ligne Transilien K Paris–Crépy-en-Valois et quelques circulations fret ; voies qui sont parallèles à celles qu'utilise le RER B en règle générale. Les circulations des transiliens E, H et P qui ne circulent pas sur les mêmes voies ne seront pas concernées par le CDG Express. L'ensemble des études déjà menées sur l'exploitation ferroviaire a montré la compatibilité du projet CDG Express avec ces circulations. Par ailleurs, le projet a fait l'objet d'une déclaration d'utilité publique modificative en 2017 après un avis favorable de la commission d'enquête. Île-de-France Mobilités (STIF) a affirmé son soutien au projet par délibération du 1er juin 2016, tout en demandant à l'État de prendre toutes les mesures visant à garantir la poursuite de l'amélioration de la qualité de services des lignes que l'honorable parlementaire cite. Depuis, les études d'impact techniques se sont poursuivies en étroite concertation avec Île-de-France Mobilités et les exploitants pour préciser les travaux et règles de circulation sur cet axe. Elles ont conduit à prévoir la réalisation dans le cadre du projet CDG Express de 180 M€ de travaux pour renforcer la résilience du RER B aux situations dégradées, en particulier par des installations de retournement. Enfin, les travaux réalisés par CDG Express vont profiter aux circulations du Transilien K et du TER, notamment par le relèvement de la vitesse de pointe de 120 à 140 km/h entre la Plaine et Aulnay-sous-Bois. Concernant le RER B, il convient de préciser que cette ligne majeure transportant 860 000 passagers par jour de semaine, a bénéficié d'investissements conséquents ces 10 dernières années au travers du schéma directeur financé par le contrat de plan État-région (CPER) Île-de-France. Par ailleurs, une direction de ligne unifiée a été mise en place au sein d'un centre de commandement unique de la ligne B, l'objectif étant d'améliorer la coordination entre les deux exploitants de la ligne. Tous ces efforts ont permis des progrès en termes de ponctualité. Entre 2009 et 2015 la ponctualité est passée de 78 % à 90 %. En 2016, l'augmentation du nombre de colis suspects et la survenue d'incidents majeurs et exceptionnels ont terni ce bilan et la ponctualité s'est trouvée en retrait à 88,5 %. En outre, la fréquentation poursuit sa progression à un rythme de 2 % par an. Pour ces raisons, un niveau important d'investissements doit être maintenu sur cette ligne essentielle aux transports du quotidien des franciliens. Ainsi, le RER B bénéficie pleinement de l'enveloppe de 1,2 Md€ prévue par les schémas directeurs au CPER : un montant de 215 M€ lui a ainsi été attribué entre 2015 et 2017. Dès lors, il n'y a aucune raison d'opposer ces différents projets, qui sont complémentaires, les uns adaptés aux transports du quotidien et l'autre offrant un transport destiné aux passagers aériens.

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