Question de M. MAZUIR Rachel (Ain - SOCR) publiée le 21/12/2017

M. Rachel Mazuir appelle l'attention de Mme la ministre des armées sur la nécessité d'enclencher les études préalables à la construction d'un second porte-avions français.
Alors que la Grande-Bretagne sera prochainement dotée de trois porte-avions (le deuxième a été mis à l'eau le 26 juin 2017, le troisième est en cours de fabrication), que la Russie envisage la construction d'un deuxième appareil et que la Chine projette d'investir dans un troisième, la France ne dispose que d'un seul porte-avions : le Charles de Gaulle, actuellement en révision à Toulon. Sa remise à flot, prévue début 2019, aura nécessité 1,3 milliard d'euros de travaux et plus de dix-huit mois d'immobilisation.
Afin d'anticiper l'arrêt du navire français à l'horizon 2040, la marine nationale souhaite vivement qu'un budget d'études soit réservé dans le cadre de la prochaine loi de programmation militaire 2019-2025 afin notamment de définir les caractéristiques du prochain équipement (quelle propulsion, quels avions ou drones embarqués…). Ces études préalables, qui nécessitent trois voire quatre années de travail, constitueraient une étape importante et indispensable avant de lancer la construction d'un navire d'une telle envergure dont le coût de fabrication est estimé à 4,5 milliards d'euros et la durée des travaux à dix ans minimum.
Il souhaite donc connaître la position du Gouvernement sur cette question.

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Réponse du Ministère des armées publiée le 19/04/2018

Le porte-avions « Charles de Gaulle » permet à la France de disposer d'un outil de défense global, incluant une capacité d'entrée en premier très rapide sur un théâtre d'opérations, avec un niveau d'engagement aérien très significatif comme l'a démontré, dans un passé récent, sa participation à la lutte contre Daech dans le golfe arabo-persique. Il contribue de la sorte à affirmer le rang de puissance mondiale de notre pays sur le plan militaire. Pour disposer d'un nouveau porte-avions, au plus tard avant le retrait du service du « Charles de Gaulle » prévu aux alentours de 2040, des études seront initiées au cours de la période couverte par la loi de programmation militaire (LPM) pour les années 2019 à 2025. Ces études, qui seront financées sur les programmes 144 « Environnement et prospective de la politique de défense » et 146 « Équipement des forces », permettront de définir en priorité le système de propulsion de ce bâtiment et les contraintes liées à l'intégration de nouvelles technologies, notamment dans le domaine des catapultes et des dispositifs d'appontage. Enfin, elles fourniront des éléments d'appréciation pour décider d'une éventuelle anticipation du lancement de la réalisation de ce nouveau bâtiment, ainsi que du format de la composante porte-avions de la marine nationale. Plus généralement, la préservation d'un modèle d'armée complet et équilibré est indispensable pour assurer à la France son indépendance nationale, son autonomie stratégique et sa liberté d'action. Ce modèle doit disposer de moyens complémentaires et de l'ensemble des aptitudes et des capacités nécessaires pour atteindre les effets militaires recherchés dans un environnement opérationnel toujours plus exigeant. C'est dans ce contexte que l'armée de l'air déploie actuellement trois bases aériennes projetées, en Afrique de l'Ouest et au Levant, afin d'assurer l'appui aérien indispensable à toute opération extérieure. À l'occasion de l'arrêt technique majeur du « Charles de Gaulle », des pilotes de la marine nationale ont ainsi été affectés sur l'une de ces bases pour appuyer, aux côtés des pilotes de l'armée de l'air, les forces de la coalition internationale participant à l'opération « Inherent Resolve » de lutte contre Daech.

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