Question de M. CHASSEING Daniel (Corrèze - Les Indépendants) publiée le 22/02/2018

M. Daniel Chasseing attire l'attention de Mme la ministre, auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports sur la rénovation de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT), sur laquelle il souhaiterait obtenir des informations précises. Il lui demande en effet de bien vouloir lui préciser si la SNCF compte augmenter significativement les budgets d'investissement pour relever les vitesses, notamment par la suppression des passages à niveaux, si les rames nouvelles seront bientôt fournies et quand un site de maintenance sera créé à Brive.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire publiée le 01/08/2018

Réponse apportée en séance publique le 31/07/2018

M. Daniel Chasseing. Madame la présidente, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, quelques semaines après le vote de la loi relative à la SNCF, je crois indispensable d'alerter de nouveau le Gouvernement sur un aspect moins emblématique du réseau ferré national, celui des trains Intercités, et, parmi ceux-ci, le POLT, le Paris-Orléans-Limoges-Toulouse.

Le projet de TGV Limoges-Poitiers, promis à grand renfort de publicité et auquel ont été consacrés 150 millions d'euros dépensés en études, a fini par être enterré par le Conseil d'État, pour cause de non-financement. Pendant ce temps, la ligne POLT a été délaissée, avec le vieillissement de son matériel roulant, l'inconfort de ses voitures et ses retards fréquents, dus en partie à des locomotives tombant régulièrement en panne, et ce au terme de trois projets de modernisation envisagés, puis annulés, tout au long des trente dernières années. Je le souligne, cette ligne était la plus rapide de France voilà quarante ans, reliant Limoges à Paris en deux heures cinquante, alors que le temps de trajet, aujourd'hui, est de trois heures trente au minimum, voire souvent supérieur.

Sa rénovation est plus que nécessaire pour les usagers et les territoires qu'elle dessert. Elle représente 713 kilomètres de voies, traversant trois régions et vingt-cinq départements. Je note que Michel Delebarre, dans son rapport, préconise une attention particulière pour le POLT, ainsi qu'une « ambition », déclarant cette ligne tout à la fois « structurante » et « prioritaire ».

Je vous remercie donc, madame la secrétaire d'État, de faire savoir aux élus, aux chambres consulaires et aux forces vives des territoires concernés où en est la rénovation de cette ligne.

Ma question se déclinera en cinq points.

Mme la ministre chargée des transports, venue à Limoges voilà une dizaine de jours, a annoncé un budget de 1,6 milliard d'euros. Celui-ci sera-t-il suffisant pour augmenter la vitesse et les temps de parcours, afin d'atteindre l'objectif d'un Paris-Limoges en deux heures trente et d'un Brive-Limoges-Paris en trois heures vingt ?

Quel est le calendrier des travaux de régénération de l'ensemble de l'axe et de la mise en œuvre du wifi, permettant aux usagers, notamment aux responsables d'entreprise, de communiquer ?

Où en sont la commande des rames nouvelles pour 2022-2023 et la création d'un site de maintenance des enceintes ferroviaires à la gare de triage d'Estavel, à Brive ? Ces rames seront-elles bien adaptées à l'objectif de faire rouler ce train à 220 kilomètres à l'heure ?

Est-il envisagé de rétablir le service quotidien d'un aller-retour sans arrêt entre Brive, Limoges et Paris ?

Que vont devenir les lignes TER au départ de Brive ? Je veux notamment parler des lignes Brive-Objat - cette liaison est actuellement fermée pour cause de glissement de terrain -, Brive-Rodez, Brive-Aurillac, Brive-Bordeaux - cette ligne doit être modernisée pour rejoindre le TGV -, Brive-Tulle-Ussel. Ces lignes apportent 50 % des voyageurs au POLT.

Par ailleurs, nous espérons que le TGV du futur, commandé par la SNCF, ne retardera pas la commande de rénovation du POLT.

Mme la présidente. La parole est à Mme la secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire.

Mme Brune Poirson, secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Monsieur le sénateur Chasseing, Mme Borne, ne pouvant malheureusement être présente ce matin, m'a chargée de vous répondre, alors que vous appelez son attention sur les perspectives d'amélioration de la ligne ferroviaire Paris-Orléans-Limoges-Toulouse.

Dans la décennie à venir, cette ligne va bénéficier de très lourds investissements, pour régénérer l'infrastructure et renouveler le matériel roulant. En effet, d'ici à 2025, près de 1,6 milliard d'euros seront investis par SNCF Réseau dans la régénération de cet axe, afin de garantir la fiabilité du service rendu.

Les investissements portent sur les voies et appareils de voies, la caténaire, la signalisation et les ouvrages d'art. Très concrètement, la régénération de la voie permettra de supprimer certaines limitations de vitesse et, ainsi, d'améliorer le temps de parcours.

À ces travaux s'ajouteront un peu plus de 160 millions d'euros d'investissements déjà inscrits dans les contrats de plan 2015-2020 qui permettront d'améliorer la sécurité, la fiabilité et la régularité des trajets, grâce à la suppression de passages à niveau ou à la création d'installations permanentes de contresens.

D'autres investissements complémentaires ont d'ores et déjà été identifiés, notamment la poursuite des relèvements de vitesse et le renforcement des installations fixes de traction électrique, en vue de renforcer la performance de la ligne.

S'agissant des services à bord, je vous confirme la mise en service effective du wifi dès 2019, sur l'ensemble du parcours. Cet investissement de 4,7 millions d'euros est pris en charge par l'État.

Mme la présidente. La parole est à M. Daniel Chasseing, pour répondre à Mme la secrétaire d'État.

M. Daniel Chasseing. Madame la secrétaire d'État, avant d'envisager de créer des TGV, il faut effectivement au moins maintenir ce qui existe, notamment les trains Intercités. Ce que vous venez donc de m'indiquer est une bonne nouvelle.

J'espère que tout cela va se réaliser. L'ancienne région Limousin est désormais une sous-région. Aucun décideur, qu'il se situe à Paris ou ailleurs, ne peut prendre le train Paris-Limoges, car aucune communication n'y est possible : pas d'internet ni de téléphone, rien ne fonctionne. Sans parler des retards en permanence. Vous venez d'annoncer l'installation du wifi en 2019. Je m'en réjouis. Pour ce qui est de prendre l'avion, c'est tout aussi difficile, faute d'une desserte régulière.

Nous sommes donc totalement sinistrés. Il faut que, le plus rapidement possible, la ligne POLT, qui fut emblématique voilà quarante ans, soit rénovée. L'ancienne région Limousin doit pouvoir continuer à recevoir des décideurs qui puissent rentrer chez eux le soir et, ainsi, permettre l'installation d'entreprises sur son territoire.

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