Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 22/02/2018

M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de Mme la ministre, auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports sur la paralysie des transports en cas d'intempéries.
En effet, les 6 et 7 février 2018, un épisode neigeux a fortement perturbé les transports, notamment en Île-de-France où l'on a pu compter jusqu'à 739 kilomètres de bouchons cumulés, en particulier sur la nationale 118, artère essentielle, où près de 2000 automobilistes sont restés bloqués. Les bus ont cessé de circuler, certains trams, trains et RER ont été interrompus et le métro a été ralenti et pris d'assaut. Dans les aéroports parisiens, déjà difficiles à atteindre, la suppression de nombreux vols a entraîné un véritable chaos, les passagers en attente pendant des heures ne recevant ni information ni même le secours minimal d'une bouteille d'eau.
Comme il n'est pourtant pas exceptionnel qu'il tombe une dizaine de centimètres de neige en hiver, il lui demande comment mieux prévenir ces perturbations et diffuser une information adaptée aux personnes concernées.

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Réponse du Ministère auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports publiée le 10/01/2019

Les 6 et 7 février derniers, s'est produit un phénomène neigeux particulièrement remarquable qui a concerné une grande partie du territoire français métropolitain, sur un axe allant des Pays-de-la-Loire au Poitou et remontant jusqu'aux Ardennes. En Île-de-France, les cumuls de neige observés au cours de la journée du 6 février ont ainsi dépassé 15 cm, avec une intensité de 3 cm par heure aux heures de pointe de l'après-midi. Pour faire face à cet épisode neigeux d'ampleur, anticipé par Météo-France, les services de l'État et les différents gestionnaires d'infrastructures de transport ont été pleinement mobilisés. Pour le réseau routier, dans le cadre du plan neige et verglas en Île-de-France placé sous la coordination du préfet de police de Paris, la RN118 a ainsi été interdite préventivement aux poids-lourds dès le 6 février 0h. Cette interdiction a ensuite été élargie, toujours préventivement, à l'ensemble de l'Île-de-France dès le début de l'après-midi. Les salages préventifs ont commencé dès la mi-journée sur le réseau routier national non concédé et ont mobilisé simultanément jusqu'à 160 agents et 70 saleuses de la direction interdépartementale des routes d'Ïle-de-France. Les opérations de déneigement, nécessaires en cas d'épisode d'une telle intensité, ont ensuite été très fortement ralenties par les embouteillages alors même que le réseau était encore praticable grâce au salage préventif. C'est pourquoi la ministre, auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports et le ministre de l'intérieur ont chargé une mission d'inspection conjointe, constituée de l'inspection générale de l'administration et du conseil général de l'environnement et du développement durable, afin d'auditer les dispositifs en vigueur, d'établir s'il y a eu des défaillances et de formuler des recommandations destinées à améliorer le fonctionnement opérationnel. Concernant le domaine aérien, à la suite des perturbations rencontrées sur l'aéroport d'Orly, la direction générale de l'aviation civile a organisé un retour d'expérience réunissant l'exploitant Aéroports de Paris (ADP), les principales compagnies desservant la plateforme et le contrôle aérien. Des mesures opérationnelles permettant de limiter les retards de vols lors de situations météorologiques neigeuses ont été identifiées. Elles concernent l'optimisation des capacités de dégivrages des avions, l'amélioration des outils de coordination des vols au départ et une meilleure disponibilité des informations sur l'état de la piste pour les équipages. Lors de la réunion de préparation de la saison hivernale 2019 tenue le 8 novembre dernier, ADP a confirmé la mise en œuvre de ces mesures. Sur l'aéroport d'Orly, l'organisation du dégivrage avion étant de la responsabilité de chaque compagnie, avec les moyens de leur assistant, la direction générale de l'aviation civile (DGAC) a décidé de prendre en compte la capacité de dégivrage des compagnies en cas de besoin de réduction des programmes de vols du fait de conditions météorologiques dégradées. Ainsi, pour la saison hivernale 2019, en cas de besoin et selon les prévisions météo, des taux d'abattement différenciés seront appliqués par compagnie, en fonction de leur capacité de dégivrage, ceci afin de réduire le risque d'un engorgement de la plateforme d'Orly tel que rencontré lors de l'épisode hivernal de février 2018.

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