Question de Mme DINDAR Nassimah (La Réunion - UC) publiée le 19/04/2018

Mme Nassimah Dindar attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, sur la préservation des océans des déchets plastiques qui les envahissent.

Le problème des déchets marins est d'une grande complexité et chacun y a un rôle à jouer.

L'engagement des responsables politiques est nécessaire pour atteindre plus rapidement les objectifs en matière de gestion des déchets plastiques (collecte, tri et traitement).

Une attitude civique de « bonnes pratiques » par l'ensemble des industriels concernés (producteurs et utilisateurs de matières plastiques) et la participation généralisée de ceux-ci aux actions collectives de prévention devraient permettre une réduction significative des dégâts.

Cependant, « la négligence reste le pire des maux ».

Certains n'hésitent pas à parler de « septième continent ». Objets flottants ou microparticules, ces déchets plastiques se déposent sur les plages, se dispersent en mer, se retrouvent sur les fonds marins. Ils ont des effets sur l'homme et son environnement.

Si les tendances actuelles se poursuivent, on prévoit que 12 milliards de tonnes de déchets plastiques se seront accumulés sur la surface de la Terre d'ici à 2050, dont la grande majorité finira dans les océans.

À travers le monde, les matières plastiques représentent 85 % des déchets trouvés sur les plages.

Dans le cadre de la transition vers une économie circulaire, la Commission européenne a communiqué en janvier 20180 sa stratégie pour protéger la planète, défendre les citoyens et soutenir les entreprises.

Car, selon ses termes, « si nous ne changeons pas la manière dont nous produisons et utilisons le plastique, il y en aura davantage que de poissons dans l'océan d'ici 2050 »…

Sur l'île de La Réunion, et cela après le passage du cyclone Berguitta, de nombreux déchets plastiques sont apparus sur les plages de Saint-Pierre, de Saint-Benoît et aux embouchures des rivières : ce n'est pas acceptable…

Enfin, elle souhaitait appeler toute son attention sur le fait que 95 % des tortues marines récupérées par le centre de soins de La Réunion ont ingéré du plastique…

C'est une évolution alarmante ! En même pas sept ans, le pourcentage de tortues récupérées qui avaient avalé du plastique est passé de 30 % à 95 %...

Le plus inquiétant c'est la quantité de déchets plastiques ingérée par chaque tortue marine : en 2010, la moyenne était de 35 grammes par tortue, contre plus de 150 grammes en moyenne pour les derniers chiffres de 2018.

C'est un indicateur important de l'état de l'océan.

À La Réunion, les déchets embarqués par les ravines finissent dans la mer ou sur les plages.

Pour les pontes des tortues, ces déchets peuvent avoir plusieurs conséquences : d'abord, l'impossibilité de recouvrir ses œufs pour une tortue qui vient de pondre, mais également, des obstacles pour les jeunes tortues lors de leur descente en mer.

L'heure est grave. Aussi lui demande-t-elle quelles mesures concrètes il compte prendre afin de protéger et préserver nos eaux territoriales gravement menacées par tous ces déchets marins.

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Réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire publiée le 30/08/2018

La quantité de plastique que l'on retrouve dans les cours d'eau, dans les océans et plus généralement dans la nature provoque des nuisances et des dégâts considérables pour la biodiversité. Aujourd'hui, des solutions existent à la fois pour limiter la production de déchets à la source et récupérer les plastiques, en évitant ainsi qu'ils ne se retrouvent dans l'environnement et en mer. La France a d'ores et déjà pris d'importantes mesures en instaurant des interdictions concernant divers articles en plastique à usage unique ou ayant un impact sur le milieu marin : sacs en plastique, assiettes et gobelets en plastique, cotons-tiges, microbilles en cosmétique. Pour aller plus loin, la feuille de route pour l'économie circulaire présentée en avril et le Plan biodiversité présenté en juillet prévoient plusieurs mesures qui prolongent les actions qui ont été mises en œuvre jusqu'à maintenant. À titre d'exemple, il est ainsi prévu de travailler avec les acteurs de différentes filières pour supprimer les 12 produits en plastique à usage unique le plus souvent retrouvés sur le littoral et en mer, de favoriser le recyclage et les mesures de substitution au plastique, ou encore de lutter contre les suremballages notamment par une mobilisation accrue du mécanisme d'écomodulation lors de la mise sur le marché des biens avec emballages.

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