Question de M. GAY Fabien (Seine-Saint-Denis - CRCE) publiée le 19/04/2018

M. Fabien Gay attire l'attention de Mme la ministre, auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports sur le nouveau retard annoncé pour le prolongement de la ligne 12 du métro à Aubervilliers.
Les deux nouvelles stations (Aimé Césaire et Mairie d'Aubervilliers-Jack Ralite) sont attendues depuis maintenant plus de dix ans par les populations, les usagers, les commerçants et les élus.
Le projet a connu deux reports importants. D'abord de 2012 à 2017, puis un report à décembre 2019. À chaque fois, la population et les élus se sont mobilisés, tout en étant compréhensifs et en accompagnant le nouveau calendrier.
Or, depuis quelques semaines, un nouveau report est annoncé, sans qu'aucune date ne soit encore donnée sur la date de livraison des deux nouvelles gares. Les difficultés inhérentes à ce projet sont à présent liées à la congélation des sols, ce que personne ne remet en cause. Cependant, l'incompréhension et la colère sont grandes.
En effet, Aubervilliers concentre des retards en termes d'équipements de transports, avec ce nouveau report comme avec le retard de la ligne 15. Ce sont également des nuisances en centre-ville, dues aux travaux d'aménagement et de voirie qui perdurent dans le temps et pénalisent commerçants et usagers des transports. À cela s'ajoutent les nombreux dysfonctionnements, comme c'est le cas du RER B.
Les habitants se sentent dans le meilleur des cas oubliés, voire maltraités, comme l'ensemble des habitants du département.
Les Séquano-Dionysiens veulent vivre dignement, pouvoir se déplacer sans subir détours conséquents ou retards. La mobilité est un droit et une nécessité et l'équilibre doit être garanti entre les territoires. Il s'agit là d'une question d'égalité républicaine.
Il souhaite donc savoir si elle acceptera de recevoir dans les plus brefs délais une délégation des élus d'Aubervilliers, pour dialoguer avec les élus et habitants des mesures à prendre d'urgence, afin que ces derniers puissent « bien vivre » dès maintenant et avoir accès à la mobilité à laquelle ils ont droit.

- page 1887


Réponse du Ministère auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports publiée le 27/09/2018

Après un premier prolongement de Porte de La Chapelle à Front populaire, mis en service le 18 décembre 2012, le second prolongement de la ligne 12 de métro entre Paris et Aubervilliers nécessite la réalisation de 3,1 kilomètres de ligne (réalisés lors de la première phase) et deux nouvelles stations, Aimé Césaire et Mairie d'Aubervilliers, ainsi que des ouvrages annexes. La desserte de ce secteur de Seine-Saint-Denis sera ainsi renforcée. D'un coût estimé à 175,2 M€ aux conditions économiques de 2006, cette seconde phase a pris du retard depuis la déclaration d'utilité publique sur la totalité du prolongement prononcée le 8 juin 2004 par les préfets de Paris et de la Seine-Saint-Denis. Les études d'avant-projet approuvées le 9 février 2011 par le Syndicat des transports d'Ïle-de-France, aujourd'hui nommé Île-de-France Mobilités, prévoyaient sa mise en service fin 2017. La RATP, maître d'ouvrage de l'infrastructure, avait annoncé le 23 octobre 2014 son report à fin 2019 pour tenir notamment compte du retard pris sur les travaux préalables. L'opération a rencontré des difficultés techniques liées à la présence d'une nappe phréatique dans le secteur des travaux. La RATP a mis en œuvre une technique de congélation des sols pendant le creusement du tunnel afin d'en assurer la stabilité. Toutefois, lors des travaux sur la station Mairie d'Aubervilliers, la technique par saumure s'est avérée insatisfaisante : l'entreprise recourt désormais à une technique de congélation utilisant de l'azote liquide. Les travaux de génie civil ont ainsi été suspendus. De telles difficultés techniques ont bien sûr des conséquences sur les délais. Une mise en service fin 2019 paraît difficilement tenable dans ces conditions. À l'issue des nouveaux travaux de congélation, la RATP procèdera prochainement, en lien avec les entreprises, à l'actualisation du calendrier. Le Gouvernement et la RATP restent particulièrement attentifs à la bonne poursuite du chantier. D'autres projets de transport collectif ont contribué à la mobilité de la Seine-Saint-Denis ou le feront. Ainsi, la ligne B du RER B a bénéficié d'investissements conséquents ces dix dernières années au travers du schéma directeur financé par le contrat de plan État-région Île-de-France et une direction de ligne unifiée a été mise en place au sein d'un centre de commandement unique afin d'améliorer la coordination entre les deux exploitants de la ligne. La ligne B est une priorité et les investissements vont se poursuivre. De plus, si la complexité, notamment technique, du réseau du Grand Paris Express a nécessité d'en revoir le phasage, le Gouvernement a confirmé sa réalisation : les lignes 15 Est et Ouest sont prévues pour 2030 du fait de contraintes géologiques spécifiques et de gares particulièrement complexes à réaliser sur la ligne 15 Ouest.

- page 4941

Page mise à jour le