Question de M. MARC Alain (Aveyron - Les Indépendants) publiée le 31/05/2018

M. Alain Marc attire l'attention de Mme la ministre, auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports sur les problèmes de desserte de l'ouest de l'Aveyron.
En effet, la population de cette région s'alarme de la dégradation constante des conditions de fonctionnement de la desserte ferroviaire de son territoire. Des retards répétés, des absences de correspondances ainsi que des informations manquantes sont à déplorer, comme l'illustre le trajet des voyageurs en provenance de Paris-Montparnasse à destination de Villefranche-de-Rouergue le 1er mars 2018 ; ceux-ci ont subi une durée de voyage de plus de dix heures sans information correcte. Enfin, les habitants se plaignent des conditions des voyages en autocar, qui ont récemment remplacé les trajets autrefois assurés par le transport ferroviaire, ce qui nuit par ailleurs à la rapidité, à la sécurité et à la protection de l'environnement. Cette situation affecte grandement l'attractivité de l'ouest de l'Aveyron promis à être prochainement labellisé « grand site touristique de l'Occitanie ».
En conséquence, il lui demande de lui indiquer ses intentions en la matière.

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Réponse du Ministère auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports publiée le 25/07/2018

Réponse apportée en séance publique le 24/07/2018

M. Alain Marc. Madame la ministre, je souhaite attirer votre attention sur l'extrême mécontentement des habitants et des élus de l'ouest-Aveyron en général et du grand Villefranchois en particulier quant à la qualité de la desserte ferroviaire de ce territoire.

En effet, la population de cette région s'alarme de la dégradation constante des conditions de fonctionnement de la desserte ferroviaire. Des retards répétés, des absences de correspondances, ainsi que des informations manquantes sont à déplorer, comme l'illustre l'insupportable trajet des voyageurs en provenance de Paris-Montparnasse à destination de Villefranche-de-Rouergue le 1er mars dernier, qui ont subi un voyage durant plus de dix heures sans information correcte. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)

Les habitants se plaignent également des conditions de voyages en autocars, qui ont récemment remplacé les trajets autrefois assurés par le rail, ce qui nuit par ailleurs à la rapidité, à la sécurité et à la protection de l'environnement. C'est notamment le cas entre Toulouse et Villefranche-de-Rouergue, alors même que la région Midi-Pyrénées a très significativement contribué au financement d'une rénovation en profondeur de cette voie en 2012 et que celle-ci se trouve donc aujourd'hui dans un excellent état.

Enfin, en matière de commercialisation, la destination « Villefranche-de-Rouergue » doit être plus lisible. En effet, elle est éparpillée sur trois appellations, que ce soit sur les automates de réservation en gare ou sur le site internet : « Villefranche-de-Rouergue-Farrou » ; « Villefranche-de-Rouergue-Place de la Liberté » ; « Villefranche-de-Rouergue-Gare ». Elles sont en outre difficiles à trouver sur le site, ce qui suscite une grande confusion pour les utilisateurs.

De façon générale, cette situation affecte grandement l'attractivité de l'ouest-Aveyron, promis à être prochainement labellisé « Grand site touristique de l'Occitanie ».

Aussi, madame la ministre, pouvez-vous nous indiquer les mesures que vous comptez prendre afin de favoriser l'accessibilité de tout l'ouest aveyronnais ?

M. le président. La parole est à Mme la ministre auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports.

Mme Élisabeth Borne, ministre auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports. Monsieur le sénateur Alain Marc, vous avez bien voulu attirer mon attention sur la desserte ferroviaire de l'ouest de l'Aveyron et sur le niveau de qualité de service proposé aux voyageurs.

Depuis Paris, les voyageurs disposent de plusieurs solutions de transport jusqu'à Villefranche-de-Rouergue, dont la majorité requiert un temps d'environ sept heures avec une correspondance. Ils ont notamment le choix, après une première partie du trajet en TGV, entre une correspondance à Toulouse, avec un train TER, ou à Montauban, avec un autocar TER. L'itinéraire avec autocar permet une durée de voyage de bout en bout inférieure de presque une heure par rapport au premier, le temps de correspondance à Montauban entre le TGV et l'autocar étant plus performant.

En tant qu'autorité organisatrice, il appartient par ailleurs à la région Occitanie de définir la consistance des services régionaux qu'elle souhaite mettre en œuvre, ce qui recouvre notamment le schéma des dessertes ferroviaires et des services routiers de substitution, en fonction de l'analyse qu'elle fait des besoins de mobilité des voyageurs.

La région est également l'autorité compétente pour négocier avec l'exploitant les adaptations de l'offre à mettre en œuvre en cas de travaux programmés sur les voies ferrées et d'aléas d'exploitation.

S'agissant de la situation particulière du 1er mars 2018 que vous mentionnez, elle est liée aux conditions météorologiques, puisque la circulation des trains a été perturbée par les fortes chutes de neige sur la région. J'ai bien noté l'absence d'informations aux voyageurs dans le cas de cette situation perturbée. Ce n'est pas admissible ! J'ai demandé, vous le savez, à l'entreprise de progresser sur ce sujet, qui doit, au-delà des enjeux de sécurité, être la préoccupation première du transporteur.

M. le président. La parole est à M. Alain Marc, pour répondre à Mme la ministre.

M. Alain Marc. Depuis cent cinquante ans, le département de l'Aveyron est particulièrement enclavé, et une difficulté particulière avec le chemin de fer ne saurait masquer les problèmes plus généraux que nous rencontrons. C'est pourquoi je profite de votre présence, madame la ministre, pour élargir ma question et évoquer le désenclavement routier.

Avec la région Occitanie, le département de l'Aveyron, dont j'ai l'honneur d'être le président de la commission des routes, vous a soumis à plusieurs reprises des propositions, madame la ministre, pour que la fameuse RN 88, qui permettrait de relier Toulouse à Lyon en passant par l'A 75 et, surtout, par le tronçon Rodez-Sévérac-le-Château, puisse être financée par nos deux collectivités en relation avec l'État.

Avec Mme la présidente de la région Occitanie et les parlementaires de l'Aveyron, j'espère que, à côté de cette question ponctuelle, mais extrêmement importante, de la desserte ferroviaire, vous apporterez une attention particulière au département de l'Aveyron. Quoi qu'il en soit, je forme le vœu que cette question trouve une issue favorable dans quelques semaines, et je vous en remercie par avance, madame la ministre.

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