Question de M. BONHOMME François (Tarn-et-Garonne - Les Républicains-A) publiée le 31/05/2018

M. François Bonhomme attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur les mesures qu'entend prendre le Gouvernement afin de lutter efficacement contre le diabète.

Quatrième cause de mortalité en Europe, le diabète tue 1,5 million de personnes dans le monde et 34 000 personnes en France (soit 6 % des décès). Ce nombre ne cesse d'augmenter chaque année : le diabète a ainsi enregistré une progression de 2,8 % entre 2014 et 2015.

Il touche aujourd'hui près de 4 millions de personnes en France : si 5,4 % de la population sont traités pharmacologiquement pour un diabète, soit près de 3,7 millions de personnes, 500 000 à 800 000 diabétiques s'ignorent.

Il rappelle que le diabète entraîne bien souvent de graves complications : 11 737 diabétiques ont été hospitalisés pour un infarctus du myocarde, soit 2,2 fois plus que chez les non-diabétiques, plus de 20 493 personnes ont été hospitalisées pour une plaie du pied, cinq fois plus que chez les non-diabétiques, dont 9 000 pour une amputation d'un membre inférieur (neuf fois plus que chez les non-diabétiques). Le diabète constitue à ce titre la première cause d'amputation.

En outre, le risque d'accident vasculaire cérébral imposant une hospitalisation est 1,6 fois plus élevé pour les diabétiques que pour les non-diabétiques.

Il rappelle enfin les coûts médico-économiques importants liés au diabète : en 2012, les diabétiques représentaient en effet 15 % des dépenses de l'assurance maladie soit 19 milliards d'euros.

Le diabète représente par conséquent un véritable enjeu de société et de santé publique.

Aussi, il lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures envisagées par le Gouvernement afin de lutter efficacement contre le diabète.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 30/08/2018

En 2015, en France, 3,3 millions de personnes bénéficiaient d'un traitement médicamenteux du diabète. La proportion de personnes traitées dans la population augmente de 2,8 % par an. Le diabète de type 2 représente plus de 90 % des cas de diabète. Il est lié à l'évolution des habitudes de vie : activité physique insuffisante et sédentarité, alimentation déséquilibrée, surpoids et obésité. La ministre des solidarités et de la santé a inscrit la promotion de la santé comme une priorité de la stratégie nationale de santé (SNS) 2018-2022, dans une approche globale, qui correspond aux déterminants du diabète de type 2. La promotion d'une alimentation saine et d'une activité physique régulière agissent sur la prévention primaire du diabète, et aussi sur sa prise en charge. Diverses stratégies sont mises en œuvre : information et éducation en direction des individus et amélioration de l'environnement de vie afin de rendre plus accessibles et faciliter les choix en santé pour chacun. Le déploiement du système d'étiquetage « Nutri-Score », les mesures réglementaires limitant l'accessibilité des sodas en sont des exemples récents. Le Programme national de santé publique (PNSP) prévoit d'ores et déjà des mesures concrètes tout au long de la vie. Pour les plus jeunes, il s'agit de promouvoir l'allaitement maternel, de généraliser le parcours éducatif en santé, avec ses volets alimentation et activité physique, d'actualiser les règles qui encadrent la composition des menus en restauration scolaire. Il s'agit aussi de promouvoir dans les médias audiovisuels une alimentation favorable pour la santé s'appuyant sur les repères nutritionnels du programme national nutrition santé (PNNS). Pour les adultes de 25-65 ans, il s'agit de promouvoir la mise sur le marché d'une offre d'aliments transformés de qualité nutritionnelle améliorée, de renforcer l'information des consommateurs par la diffusion du nutriscore et de mettre en place 500 maisons sport santé. Dans le milieu de travail, il s'agit de lutter contre la sédentarité au travail en encourageant le développement des entreprises actives PNNS. Pour les personnes âgées, il est prévu d'offrir une session de préparation à la retraite permettant à chaque retraité de réfléchir sur son projet de vie et d'être informé sur les ressources de proximité (activité physique et sportive, nutrition). En termes de prévention ciblée sur les personnes à risque de diabète, le programme « Dites non au diabète » expérimente à grande échelle une intervention innovante dans trois départements (la Réunion, le Bas-Rhin et la Seine Saint-Denis). Cette intervention est destinée à sensibiliser, à repérer les personnes à risque élevé de diabète de type 2 et à les inscrire avec l'aide de leur médecin traitant dans un programme d'accompagnement intensif. Ce programme vise à encourager la pratique d'une activité physique régulière et à améliorer les habitudes alimentaires, à réduire le surpoids et à maintenir ces gains. Cette expérimentation, co-pilotée avec la Caisse nationale d'assurance maladie qui la finance, a débuté en avril 2018 pour une durée de cinq ans et sera évaluée. Le PNSP prévoit aussi de développer des actions de repérage et de prévention qui incluent le diabète et ses déterminants : repérage des déterminants du risque cardio-neurovasculaire, bilans de santé pour les personnes en situation de handicap, pour les personnes arrivant à l'âge de la retraite (60-65 ans) en prévention de la perte d'autonomie, expérimentation de prévention des obésités chez les enfants de trois à huit ans.

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