Question de Mme DINDAR Nassimah (La Réunion - UC) publiée le 31/05/2018

Mme Nassimah Dindar attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, sur l'importance de la biodiversité marine à travers la défense et la protection des coraux.

L'année 2018 est l'année internationale des récifs coralliens. La France, grâce à ses territoires ultramarins et notamment La Réunion, possède la quatrième plus grande superficie de coraux. Ces récifs abritent environ 30 % de la biodiversité marine.

L'état du récif corallien est un indicateur fondamental sur la bonne santé de la biodiversité marine. Au regard des pressions climatiques et anthropiques exercées sur l'écosystème récifal, les experts scientifiques appellent à considérer davantage l'enjeu environnemental de manière globale.

Par ailleurs, l'enjeu économique est tout aussi considérable. En effet, cela s'explique par exemple avec le récif de Saint-Leu à La Réunion. Ce récif est réputé comme l'un des plus beaux de l'île, en sachant que la plongée sous-marine est la seconde activité touristique pratiquée à La Réunion.

La communauté scientifique invite à une meilleure gestion des bassins versants pour éviter les dégâts sur l'écosystème récifal. Cette gestion des coraux à La Réunion doit être vue dans son ensemble, en prenant en compte le continuum terre-mer.

Il convient d'analyser différentes pistes en vue d'atténuer le phénomène de ruissellement, néfaste pour la survie des coraux : l'implantation de bassins de décantation pour retenir l'eau de forte pluie ou multiplier les rétentions colinéaires.

Ainsi, elle souhaite connaître les mesures qu'il prendra afin de restaurer une biodiversité viable et saine et protéger nos coraux.

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Réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire publiée le 02/08/2018

Les récifs coralliens sont des écosystèmes clés de voûte pour de nombreuses espèces marines en outre-mer. Ils renferment une biodiversité particulièrement importante (on estime que dans 1km2 de récif corallien il y a autant de biodiversité que sur l'ensemble des façades maritimes métropolitaines), qu'il convient de protéger à des fins environnementales mais également économiques. En effet, ces récifs rendent de nombreux services aux populations d'outre-mer : approvisionnement en produits de la mer via la pêche, protection côtière contre les cyclones et les fortes houles, support de nombreuses activités touristiques et de loisirs. En 2015, l'initiative française pour les récifs coralliens (IFRECOR) a ainsi estimé à 1,3 milliard d'euros annuel la valeur des services rendus par les récifs coralliens dans les outre-mer français. Depuis maintenant 18 ans, l'IFRECOR œuvre pour la protection et la gestion durable de ces écosystèmes. Co-présidée par le ministère en charge de l'environnement et le ministère des outre-mer, cette initiative établit tous les 5 ans un programme d'action concret et opérationnel, visant à promouvoir des actions innovantes. Le livre bleu outre-mer issu des assises des outre-mer prévoit d'ailleurs de renforcer l'IFRECOR dans sa gouvernance et ses moyens d'action. En parallèle, l'article 113 de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages fixe à l'État la mission d'élaborer un plan d'action contribuant à protéger 75 % des récifs coralliens dans les outre-mer français d'ici 2021. Cet objectif a par ailleurs été repris et renforcé par l'action 37 du plan biodiversité annoncé le 4 juillet 2018 qui vise 100 % des récifs coralliens français protégés d'ici 2025. Le plan d'action pour la protection des récifs coralliens est en cours d'élaboration. Il s'attache à fixer des objectifs concrets et opérationnels pour encadrer et diminuer les pressions anthropiques impactant les récifs coralliens. Il doit faire très prochainement l'objet d'une large consultation nationale et en outre-mer pour une publication début 2019. Enfin, il convient de souligner que, parallèlement, les travaux concernant le schéma d'aménagement régional (SAR) ont pour vocation de traiter le territoire dans sa globalité et plus particulièrement le lien terre-mer. À cet égard, il revient au chapitre schéma de mise en valeur de la mer (SMVM) du SAR de prendre les mesures de protection du milieu marin et notamment des récifs coralliens et de prescrire des sujétions particulières sur les espaces terrestres attenants.

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