Question de M. BONHOMME François (Tarn-et-Garonne - Les Républicains-A) publiée le 21/06/2018

M. François Bonhomme attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire sur l'état inquiétant d'avancement de la destruction de nos buis par la pyrale.
Cette chenille, présente dans notre pays depuis 2000, a envahi jardins, parcs et terrasses. Partout où elle passe, les haies sont décimées.
Il est en effet bien souvent trop tard lorsque les propriétaires de buis s'aperçoivent de sa présence. Dès lors qu'elle est installée, elle dévore les feuilles jusqu'à la dernière, occasionnant la mort de ces végétaux.
Beaucoup de jardins à la française faisant partie de notre patrimoine ont été réduits à néant.
C'est sans doute avec trop de retard que la plupart des propriétaires de buis ont pris conscience du danger. Par ailleurs, ils ne savent pas toujours quelles solutions adopter pour y remédier.
Pour limiter les dégâts, il est indispensable que des actions soient menées partout où se trouve ce végétal.
Il lui demande donc où en est l'état d'avancement de la recherche dans ce domaine et les traitements proposés. Il souhaite également savoir s'il envisage une campagne d'information sur les mesures curatives et de prévention.

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Transmise au Ministère de l'agriculture et de l'alimentation


Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 23/08/2018

Le buis est présent sur tout le territoire national, et en particulier dans des lieux à fort enjeu patrimonial. La pyrale du buis (cydalima perspectalis) est un papillon natif des régions subtropicales humides d'Asie. Défoliateur des buis, il a été introduit en Europe dans les années 2000 et est désormais largement présent sur le territoire européen. La cylindrocladiose du buis, plus connue sous le terme de « dépérissement du buis », est due à un champignon (cylindrocladium buxicola) identifié en Nouvelle Zélande, en Europe et en Amérique du Nord, qui est largement présent sur le territoire européen. Ainsi, la pyrale et la cylindrocladiose ont été retirées des listes d'alerte de l'organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes et ne font pas l'objet de réglementation au niveau européen ou national. Elles sont actuellement classées comme danger sanitaire de catégorie 3. L'action de l'État en matière de prévention et de lutte contre ces deux dangers sanitaires repose sur deux moyens d'action complémentaires : d'une part, la surveillance du territoire et l'accompagnement de la recherche et, d'autre part, la disponibilité de moyens de prévention et de traitement, notamment de biocontrôle. La loi n°  2017-348 relative à la lutte contre l'accaparement des terres agricoles et au développement du biocontrôle donne la possibilité de recourir à des traitements conventionnels lorsque, sur la base des résultats de la surveillance biologique du territoire, ces traitements s'avèrent nécessaires pour lutter contre un danger sanitaire grave menaçant la pérennité du patrimoine historique ou biologique et ne pouvant être maîtrisé par un autre moyen, y compris une méthode non chimique. Un renforcement de la surveillance de la pyrale du buis est en cours par les acteurs concernés, afin d'être en capacité de qualifier la situation sanitaire annuelle et de permettre la mise en œuvre de dérogations pour des traitements phytopharmaceutiques dans les espaces verts et ouverts au public, si nécessaires et justifiés, dans les lieux patrimoniaux historiques ou biologiques. En ce qui concerne les méthodes non chimiques, le plan d'actions sur les produits phytopharmaceutiques et une agriculture moins dépendante aux pesticides, présenté le 25 avril 2018, prévoit le renforcement des actions de recherche pour la mise en œuvre d'alternatives opérationnelles ainsi qu'un soutien au développement du biocontrôle. L'institut national de la recherche agronomique (INRA) dispose déjà de résultats encourageants, en particulier dans le cadre du programme SaveBuxus. La première phase de ce programme s'achève cette année et sera suivie d'un plan d'actions de trois ans. En forêt, le ministère de l'agriculture et de l'alimentation a chargé l'institut national de l'information géographique et forestière de mesurer l'étendue des dégâts lors de la prochaine campagne d'inventaire forestier. Il a également demandé à l'INRA de tester l'efficacité de différents modes de lutte biologique, notamment de parasitoïdes (parasites naturels des œufs de pyrale). La mobilisation de l'État est très importante sur ce sujet à forts enjeux.

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