Question de M. CAPUS Emmanuel (Maine-et-Loire - Les Indépendants) publiée le 21/06/2018

M. Emmanuel Capus attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur les inquiétudes des infirmiers libéraux concernant l'annonce faite par le Gouvernement dans le plan « priorité prévention » présenté le 26 mars 2018, de généraliser la vaccination antigrippale par les pharmaciens d'officine dès 2019.

La fédération nationale des infirmiers s'étonne que le Gouvernement n'aille pas au bout de l'expérimentation commencée à l'automne 2017 et menée dans deux régions (Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes) consistant à confier les vaccinations antigrippales aux officines et dont le bilan devait être fait à l'issue de trois saisons avec les principaux acteurs concernés par le suivi médical des patients que sont les médecins et les infirmiers.
Le syndicat dénonce les premiers résultats de cette expérimentation provenant d'une étude réalisée à la demande de l'union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), un syndicat de pharmaciens, résultats qui ne reflètent pas, selon eux, le taux exact de couverture vaccinale contre la grippe effectuée par les infirmiers libéraux.

C'est pourquoi la fédération nationale des infirmiers estime que l'acte vaccinal doit être traçable dans la nomenclature infirmière afin de permettre une comptabilité plus précise du nombre de vaccinations effectuées par les infirmiers libéraux. Actuellement, les injections de vaccins réalisées par les infirmiers libéraux sont incluses dans les séances de soins infirmiers, ou gratuites en cas d'actes multiples, ce qui ne permet, hélas, pas de les quantifier.
Le syndicat en appelle ainsi à une valorisation de la vaccination. Ces derniers considèrent qu'il serait inapproprié de rémunérer les pharmaciens pour la vaccination alors que les infirmiers libéraux ne le seraient pas.

Il lui demande de bien vouloir lui indiquer si le Gouvernement entend organiser une concertation avec les acteurs concernés avant d'étendre la vaccination en officine.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 13/12/2018

L'expérimentation de la vaccination par les pharmaciens répond notamment à un enjeu de simplification des parcours inscrit dans le plan « priorité prévention » présenté par le Premier ministre le 26 mars 2018 dans le cadre du Comité interministériel pour la santé. Il est important de multiplier les occasions de se faire vacciner et lever tous les freins qui peuvent exister pour participer à cette exigence de protection collective. La première année d'expérimentation de la vaccination antigrippale en Auvergne Rhône Alpes et en Nouvelle Aquitaine par les pharmaciens a montré un engouement fort des pharmaciens pour cette nouvelle mission et une adhésion des patients : presque 60 % des pharmacies des deux régions expérimentatrices ont participé et ce sont près de 160 000 personnes qui ont été vaccinées par leur pharmacien. Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 généralise cette nouvelle mission à partir de la campagne 2019-2020. D'ici là, ce sont deux nouvelles régions qui rejoignent l'expérimentation dès l'automne 2018 : Hauts de France et Occitanie. Dès cette année, c'est aussi la compétence des infirmières pour cette vaccination qui est élargie. Les textes leur permettant de vacciner contre la grippe les primovaccinés ont été publiés au Journal officiel du 26 septembre 2018. Néanmoins, l'enjeu ne porte pas uniquement sur la vaccination contre la grippe. La ministre a donc saisi la Haute autorité de santé pour ouvrir une réflexion plus grande sur l'élargissement des compétences vaccinales des sages-femmes, infirmières et pharmaciens, pour d'autres vaccinations.

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