Question de Mme MICOULEAU Brigitte (Haute-Garonne - Les Républicains) publiée le 05/07/2018

Mme Brigitte Micouleau attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la pénurie croissante de gynécologues médicaux.

En effet, après 17 années sans formation, les femmes se trouvent confrontées à un épuisement progressif des effectifs de ces spécialistes, phénomène entraînant des conséquences graves sur leur suivi et par conséquent leur santé. À ce titre, les jeunes filles risquent fort d'être les plus touchées.

La décision qui semble avoir été prise d'augmenter de 28 % le nombre de postes d'internes ouverts en gynécologie médicale, soit 82 postes, pour la rentrée 2018 est tout à fait positive.

Cependant il est impossible de ne pas continuer de s'inquiéter de la désertification en cours, les chiffres étant alarmants : au 1er janvier 2017, notre pays ne comptait plus que 1 136 gynécologues médicaux pour 28 millions de femmes en âge de consulter. Six départements étaient, à cette date, dépourvus du moindre spécialiste alors que 16 autres avaient vu leur nombre se limiter à un pour l'ensemble de leur territoire ! Le départ à la retraite imminent d'une part considérable des gynécologues médicaux en exercice (62 % d'entre eux ont aujourd'hui 60 ans ou plus) n'incite pas à l'optimisme pour le futur.

Aussi, et alors qu'elle se félicite une nouvelle fois de l'augmentation annoncée du nombre de postes d'internes ouverts dès 2018 en gynécologie médicale tout en étant bien consciente que cela ne suffira pas pour résorber cette crise, quand bien même cet effort d'ouvertures de postes se poursuivrait dans les années à venir, elle souhaiterait connaître quelles autres mesures le Gouvernement compte rapidement prendre pour faire face à cette pénurie croissante de gynécologues médicaux.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 12/07/2018

La prise en charge de la santé des femmes est une priorité majeure du Gouvernement et la ministre en charge de la santé a confirmé dans le cadre de la réforme du 3ème cycle des études de médecine qui se met en place depuis le 1er novembre 2017, la spécialité de la gynécologie médicale avec la reconnaissance d'un diplôme d'études spécialisées. En termes d'ouverture de postes offerts en gynécologie médicale, le nombre de postes offerts en gynécologie médicale à l'issue des épreuves classantes nationales (ECN) de médecine a plus que doublé entre 2012 et 2016. Pour l'exercice 2017, l'arrêté du 6 juillet 2017 a fixé ce nombre à 64 au titre de l'année universitaire 2017-2018. Ce volume de postes a été déterminé en lien avec l'observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS), qui a émis ses propositions du nombre d'internes à former sur la base de concertations locales menées par ses comités régionaux, afin de prendre en compte les besoins locaux tout en préservant la qualité de la formation. L'ONDPS a ainsi préconisé l'ouverture de 65 postes de gynécologie médicale à l'issue des ECN 2017. Aussi, dans un contexte où le nombre de postes à ouvrir s'est révélé sensiblement moins important que ce qui avait été envisagé, compte-tenu d'un nombre d'étudiants présents aux épreuves inférieur à ce qui était pressenti, il a été néanmoins prévu de préserver certaines spécialités, dont la gynécologie médicale. Le nombre de postes a donc été fixé à 64, soit une diminution d'une seule unité par rapport aux propositions de l'ONDPS, afin de s'approcher au plus près des préconisations de l'observatoire et des demandes des acteurs locaux. La ministre de la santé a saisi l'ONDPS pour procéder à la même évaluation pour la rentrée 2018 qui est en cours de réalisation en concertation avec les acteurs locaux pour satisfaire les besoins recensés au regard des capacités de formation identifiées. Dane le même temps, pour assurer la permanence des soins, le ministère a demandé à chaque agence régionale de santé d'organiser dans ses programmes régionaux de santé un projet de santé adapté et sur mesure en fonction de l'offre de soins existante. Enfin, une réflexion plus large doit s'effectuer concernant la prise en charge de la santé des femmes, dans une approche pluri-professionnelle, impliquant les gynécologues médicaux, les sages-femmes et les médecins généralistes. 

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