Question de M. BAZIN Arnaud (Val-d'Oise - Les Républicains) publiée le 12/07/2018

M. Arnaud Bazin attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur, sur le vandalisme qu'ont subi plusieurs boucheries par des militants « vegan ».
La profession de boucher-charcutier est l'objet de diverses menaces, les empêchant ainsi de travailler dans des conditions normales. Ces attaques sont l'œuvre de groupuscules « vegan » extrémistes et réalisées au nom de l'anti-spécisme.
Il n'est pas acceptable qu'un commerçant ait peur sur son lieu de travail. Chacun a la liberté de défendre ses opinions, mais aucune justification ne peut être recevable lorsqu'il s'agit de destructions d'un outil de travail, ou d'entrave à l'exercice d'un métier reconnu.
Dans les Hauts-de-France, sept boucheries ont ainsi été vandalisées et aspergées de pigments couleur sang. Il est indispensable de prévenir toute violence physique, verbale et morale, et une intervention de l'État doit être envisagée afin de protéger cette profession.
Il lui demande donc quels moyens vont être déployés afin de rassurer les bouchers-charcutiers.

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Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 23/08/2018

Les premiers signes d'activité des mouvements radicaux de défense des animaux sont apparus en France dans les années 1980, pour rester épisodiques dans les années 1990. Le développement de cet activisme date des années 2000, avec l'augmentation du nombre d'actes de sabotage et de dégradations. Plusieurs structures internationales prônant un mode de vie « végan » ont des relais en France ou inspirent certains de ces mouvements. Depuis plusieurs mois, l'activisme de ces groupuscules s'est de nouveau intensifié. Des associations et collectifs « animalistes » ont été à l'origine d'atteintes de diverse nature, et parfois d'actions radicales, à l'encontre d'établissements professionnels de la filière de la viande (abattoirs, élevages, boucheries, etc.). Ces actions, souvent à visée essentiellement « médiatique », sont inadmissibles dès lors qu'elles sortent du cadre de la libre expression des pensées et des opinions. Elles constituent légitimement une préoccupation pour les professionnels de la filière de la viande. Le président de la confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT) a ainsi récemment été reçu au ministère de l'intérieur. Les services de police sont naturellement mobilisés pour mettre fin aux troubles à l'ordre public que peuvent provoquer les membres de ces mouvements et pour réprimer les infractions qu'ils commettent. Les services du renseignement territorial sont particulièrement vigilants face aux agissements de la frange la plus radicale de ces mouvements et groupuscules. À la suite des récentes actions visant des commerces à Lille, deux militants « antispécistes » ont ainsi pu être interpellés par les forces de l'ordre pour des faits de dégradations. Il convient également de rappeler qu'une militante « végan » qui avait publié un message injurieux à l'égard du commerçant assassiné lors de l'attaque terroriste dans un supermarché de Trèbes en mars dernier a été condamnée pour apologie du terrorisme. Les forces de l'ordre sont aux côtés des professionnels pour faire respecter la loi.

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