Question de Mme COHEN Laurence (Val-de-Marne - CRCE) publiée le 13/09/2018

Mme Laurence Cohen interroge Mme la secrétaire d'État, auprès du Premier ministre, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes sur la fermeture du lieu d'accueil et d'écoute pour les femmes victimes de violences, à Lorient (Morbihan).
Suite à une baisse de financements, le centre d'information sur le droit des femmes et des familles (CIDFF) ainsi que l'association en charge de cet accompagnement ont été contraints il y a quelques mois de fermer cette structure et de concentrer les moyens sur celui de Vannes.

Un collectif s'est constitué pour dénoncer cette situation et alerter les pouvoirs publics. En effet, cette fermeture prive les quatre cinquièmes de la population du département d'un lieu de proximité.

Alors que le nombre de plaintes pour violences sexuelles et sexistes ne cesse d'augmenter sur le territoire national et que la parole des femmes s'est libérée, alors que l'égalité entre les femmes et les hommes est présentée comme une priorité du quinquennat, elle lui demande comment elle entend intervenir pour permettre la réouverture de ce lieu et accorder les moyens nécessaires aux associations accompagnant les femmes victimes de violences.

Elle rappelle que cette situation n'est malheureusement pas isolée et que nombre de structures associatives dans ce domaine se trouvent en difficulté faute de financements suffisants.

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Transmise au Secrétariat d'État auprès du Premier ministre, chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations


Réponse du Secrétariat d'État auprès du Premier ministre, chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations publiée le 17/01/2019

La prévention contre toutes les violences sexistes et sexuelles constitue une priorité de l'action du Gouvernement. Une nouvelle impulsion de la politique menée en la matière a ainsi été donnée par le président de la République à l'occasion de la journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes le 25 novembre 2017, au cours de laquelle a été présenté un grand plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. À cet égard, une plateforme de signalement des violences sexistes et sexuelles qui met en relation les victimes avec des policiers formés, 24h sur 24 et 7 jours sur 7, a été mise en place fin 2018. Pour donner plein effet à l'action engagée,  les crédits du programme 137 « Egalité entre les femmes et les hommes » ont été totalement utilisés en 2018, la réserve de précaution déjà limitée à 3 % ayant été intégralement levée. Un renforcement des moyens financiers alloués aux associations nationales et locales, porteuses de dispositifs d'accueil et d'accompagnement des femmes victimes de ces violences sur l'ensemble du territoire, a ainsi été réalisé. Une enveloppe de 896 000 euros supplémentaires a notamment permis de répondre aux besoins signalés dans 69 départements pour consolider 109 dispositifs territoriaux de prise en charge des femmes victimes de violences et mieux mailler des territoires parfois insuffisamment couverts. Ainsi le Morbihan verra l'action engagée par l'association « Moments pour elles de Lorient » prolongée par la mise en place d'une permanence sociale et juridique à Lorient portée par le CIDFF du Morbihan. Cette permanence, qui bénéficie d'une subvention complémentaire de 16 000 euros, vient répondre aux besoins constatés par les professionnels et les bénévoles d'associations prenant en charge les femmes victimes de violences. De même, le Gouvernement a engagé en octobre 2018 des actions complémentaires afin de mieux lutter contre les violences au sein du couple : une grande campagne télévisée de sensibilisation en direction des témoins sous le mot d'ordre #nerienlaisserpasser, financée par le Premier ministre ; une subvention supplémentaire de 120 000 euros allouée au 3919, le numéro d'écoute national dédié aux victimes de violences, permettant de financer trois postes d'écoutants afin de garantir 100 % de réponses aux appels reçus ; des contrats locaux de lutte contre les violences déployés autour des préfets afin de mettre en place un partage d'alertes entre professionnels de la justice, de la police, de la santé, des élus, des associations et des travailleurs sociaux ; une fonction de géolocalisation des places d'hébergement d'urgence accessible aux professionnels en cours de développement, en plus des 5 000 places d'hébergement d'urgence réservées aux victimes de violences. La prévention et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles figurent au cœur de la grande cause du quinquennat dédiée à l'égalité entre les femmes et les hommes.

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