Question de Mme KAUFFMANN Claudine (Var - NI) publiée le 29/11/2018

Mme Claudine Kauffmann interroge Mme la ministre, auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports quant au projet de « ligne nouvelle » à grande vitesse (LGV) en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), lequel est évalué à 25 milliards d'euros.
Ces travaux, le béton employé, le percement de tunnels ainsi que le déplacement de milliers de tonnes de matériaux vont engendrer des dangers majeurs pour l'environnement.

Par ailleurs, nul ne peut négliger les risques hydrologiques dans les karsts de la Sainte-Baume entre Marseille et Toulon, susceptibles d'aggraver les crues dans le secteur déjà lourdement impacté de Roquebrune-sur-Argens.
Les longues années de travaux prévisibles, induisant une production de millions de tonnes de CO2, auront un effet déplorable favorisant le réchauffement climatique.

Ce projet de « ligne nouvelle » LGV PACA, étant exclusivement dédié au transport de passagers, ne résoudra aucunement le problème de la pollution par le fret routier, alors qu'il constitue l'investissement le plus cher au kilomètre jamais réalisé en France.

Elle lui demande quand elle compte mettre un coup d'arrêt définitif à ce projet dévastateur et proposer des solutions crédibles et finançables dont les populations concernées ont grand besoin.

Ainsi, le Centre-Var, actuellement en forte progression démographique, nécessite que l'on s'attache à son désenclavement en réhabilitant la ligne Carnoules-Brignoles-Gardanne, pourvoyant ainsi au développement économique de ce territoire.

Elle lui demande s'il est vain d'espérer qu'elle privilégie enfin les réels besoins locaux, ayant peu d'incidence sur l'environnement, et dont le coût est sans commune mesure avec le projet pharaonique évoqué plus haut.

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Réponse du Ministère auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports publiée le 14/02/2019

La ligne Carnoules-Brignoles-Gardanne, jusqu'alors essentiellement utilisée à des fins militaires, a fait l'objet en 2014 d'études afin d'estimer le montant des investissements nécessaires pour un trafic voyageurs et en évaluer la fréquentation. Les résultats qui ont été présentés au comité de pilotage des études, composé de l'État, de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, des deux départements (Var et Bouches-du-Rhône), de la communauté d'agglomération du Pays d'Aix et de SNCF Réseau ont conduit ses membres à ne pas envisager la poursuite de ces aménagements compte tenu notamment du coût élevé de l'investissement, principalement du fait du grand nombre de passage à niveau à supprimer (plus de 50), au regard d'une fréquentation qui s'avérerait insuffisante. Cependant, il est effectivement important d'améliorer la qualité de l'offre ferroviaire dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. C'est dans cet objectif que le Gouvernement a proposé, dans la loi d'orientation des mobilités présentée au Conseil des ministres le 26 novembre dernier et qui sera examinée par le Parlement en 2019, d'ajouter une première phase de travaux au projet de ligne nouvelle Provence Côte d'Azur. Ainsi, des aménagements importants seront menés sur le réseau existant comportant notamment, la modernisation du plateau de la gare de Marseille-Saint-Charles, une première phase de l'aménagement du pôle d'échange multimodal de Saint-Augustin à Nice et de la gare de La Pauline-Hyères à l'est de Toulon ainsi que la mise en place du système européen de gestion du trafic ferroviaire (ERTMS) sur la ligne classique dans les Alpes-Maritimes. Ces aménagements, conjugués à une optimisation de l'exploitation, vont permettre des améliorations significatives sur l'ensemble de la ligne et faciliter les conditions de transport des usagers des TER comme des trains grandes lignes et viseront à donner la priorité à l'amélioration des transports du quotidien, conformément aux orientations fixées par le président de la République. La deuxième phase du projet de ligne nouvelle, constituée par la gare souterraine de Marseille, une 4e voie partielle dans la vallée de l'Huveaune, l'aménagement de la ligne classique Cannes-Nice et le doublement de la bifurcation de Grasse doit encore faire l'objet d'études afin de préciser notamment les futurs tracés qui seront présentés à l'enquête publique. Dans ce cadre, les enjeux environnementaux et socio-économiques seront étudiés afin d'apporter toutes les réponses utiles à l'ensemble des habitants de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et notamment ceux du Centre-Var.

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