Question de Mme FILLEUL Martine (Nord - SOCR) publiée le 06/12/2018

Mme Martine Filleul attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur les conséquences de la réforme du baccalauréat, et notamment sur l'enseignement de l'éducation physique et sportive ainsi que sa bonne prise en compte dans l'examen terminal.

Parmi les changements prévus par cette réforme - et d'après les premières informations connues - la place du sport dans le futur baccalauréat serait remise en question.

En effet, seuls le latin et le grec seraient désormais « les deux seules options qui rapporteront des points bonus dans le nouveau baccalauréat » (sic), excluant de fait, l'option de l'éducation physique et sportive.

Cette décision serait une erreur alors même que le Gouvernement appelle de ses vœux à « une nation plus sportive » avec l'objectif de 3 millions de pratiquants, et que la France vient d'obtenir l'organisation des jeux olympiques de 2024.

De plus, elle apparaitrait comme un mauvais signal adressé aux acteurs du sport et aux élèves impliqués dans des pratiques sportives.

C'est pourquoi elle lui demande de maintenir la matière de l'éducation physique et sportive comme une option possible et susceptible d'être valorisée dans le cadre du nouveau baccalauréat qu'il souhaite mettre en place.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 18/04/2019

Dans le cadre de la réforme du baccalauréat pour la session 2021, le lycée général et technologique propose l'éducation physique et sportive (EPS) sous deux formes. Tout d'abord, l'EPS est un enseignement obligatoire tout au long de la scolarité, en série générale comme en série technologique, à raison de deux heures par semaine. Cet enseignement fait l'objet d'un contrôle en cours de formation (CCF) et garantit que l'ensemble des élèves puisse acquérir des compétences sportives tout au long de sa formation au lycée. Par ailleurs, les élèves peuvent choisir l'enseignement optionnel d'EPS, d'une durée de trois heures, de la seconde à la terminale. Cet enseignement optionnel permet de valoriser l'engagement supplémentaire d'un élève dans une pratique physique. À l'instar des autres enseignements optionnels, les résultats de l'élève sont évalués dans le cadre du contrôle continu, qui est intégré aux résultats pour l'obtention du baccalauréat. Pour rappel, dans le baccalauréat actuel, pour les épreuves facultatives correspondant à des options (dont celle d'EPS), ne sont retenus que les points supérieurs à la moyenne. Ces points sont affectés du coefficient 2 pour la première épreuve facultative à laquelle le candidat choisit de s'inscrire et du coefficient 1 pour la seconde épreuve facultative. Ce coefficient est porté à 3 lorsque l'option choisie est celle de « Langues et cultures de l'Antiquité » (LCA) : latin ou grec. Le total des coefficients des épreuves passées par les candidats est actuellement proche de 40. L'épreuve facultative d'EPS peut donc aujourd'hui dans le meilleur des cas (une note de 20/20) rapporter 0,25 ou 0,5 point qui s'ajoute à la note finale sur 20. Cette bonification actuelle n'est cependant pas satisfaisante : d'abord, elle varie selon que l'option est choisie pour la première ou la seconde épreuve facultative : elle valorise donc différemment un même enseignement, ce qui n'est pas juste ; ensuite, elle ne peut que favoriser l'élève, ce qui conduit certains candidats à s'inscrire à l'épreuve facultative, sans se donner la peine de suivre l'enseignement, ce qui représente une charge supplémentaire et renchérit le coût de l'examen ; enfin, elle permet au candidat d'obtenir une note supérieure à 20 à l'examen, ce qui remet en cause la valeur certificative du baccalauréat, notamment aux yeux des établissements de l'enseignement supérieur ou de nos partenaires étrangers. Dans le baccalauréat 2021, tous les enseignements optionnels ont exactement le même poids et les notes de bulletins de tous les enseignements (communs, de spécialité et optionnels) comptent dans leur ensemble à hauteur de 10 % de la note finale de l'examen. Pour les enseignements optionnels, la situation précédant la réforme dans laquelle seules les notes au-dessus de la moyenne étaient prises en compte dans l'examen disparaît. Ainsi, en fonction du nombre total d'enseignements suivis par l'élève (une dizaine, que ce soit des enseignements communs, de spécialité, ou optionnels), une note de 20/20 en enseignement optionnel d'EPS rapporte de 0,15 à 0,20 point dans la note finale sur 20 du candidat au baccalauréat. La bonification est donc un peu moins importante qu'aujourd'hui mais elle est plus cohérente (tous les enseignements ont un traitement identique), plus juste (elle compte en faveur ou en défaveur du candidat) et plus claire (elle est prise en compte dans la note à l'examen, qui ne peut dépasser 20/20). En raison de leur statut spécifique parmi les options, en tant qu'enseignements dispensés uniquement dans les établissements scolaires (ne pouvant donc pas être suivis par ailleurs dans une section sportive ou un club comme l'EPS ou au conservatoire comme les enseignements artistiques), le latin et le grec sont les deux seules options qui rapportent des points bonus dans le nouveau baccalauréat. Pour ces deux seules options, les points obtenus au dessus de la moyenne comptent pour un coefficient trois, en plus du total des points qui entrent dans le calcul de la note finale du candidat à l'examen.

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