Question de Mme JASMIN Victoire (Guadeloupe - SOCR) publiée le 13/12/2018

Mme Victoire Jasmin attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la situation des patients diabétiques en cas d'hypoglycémie. En effet, en raison du risque de neuroglucopénie, la prise en charge de ces derniers doit se faire de façon urgente et concertée.
Si le malade est conscient, il peut se contenter d'un resucrage par voie orale. Mais en cas de coma hypoglycémique, le traitement consiste en l'injection en intra-veineuse directe de glucosé hypertonique à 30 %.
Or il arrive fréquemment que des patients diabétiques en coma hypoglycémique soient pris en charge par des infirmiers libéraux contactés par les familles ou par le service d'aide médicale urgente (SAMU).
Malheureusement, en l'état actuel du droit, ces infirmiers libéraux ne peuvent effectuer le resucrage par voie veineuse de rigueur, même sur instruction du régulateur avec les ampoules de sérum glucosé à 30 % car cette spécialité est réservée à l'usage hospitalier strictement.
Pour autant, dans nombresde territoires, il arrive très souvent que les équipes hospitalières de médecine d'urgence ne soient pas disponibles alors que la perte de chance pour ces patients de bénéficier des soins adaptés est réelle et lourde de séquelles neurologiques évitables et définitives.
Aussi souhaite-t-elle faire écho aux demandes des professionnels de la médecine d'urgence, afin d'autoriser tous les infirmiers diplômés d'État, exerçant à domicile d'avoir dans leur trousse ces ampoules de sérum glucosé à 30 %, afin de pouvoir l'administrer aux patients concernés, en cas d'urgence et sur autorisation de médecin régulateur.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 07/02/2019

À ce jour, les ampoules de glucose à 30 % (G30 %) ne peuvent être obtenues par les infirmiers auprès des pharmacies pour leur usage professionnel. En effet, les ampoules de G30 % sont classées sur la Liste I des substances vénéneuses prévue à l'article L. 5132-1 du code de la santé publique. De ce fait, elles ne peuvent pas être délivrées aux infirmiers pour usage professionnel car elles ne sont pas visées par l'arrêté du 23 décembre 2013 fixant la liste des médicaments prévue à l'article R. 5132-6 du même code que les pharmaciens peuvent délivrer sur commande à usage professionnel d'un infirmier. Cet arrêté ne mentionne que l'adrénaline injectable. Compte tenu des protocoles de prise en charge médicale qui préconisent dans des cas particuliers avec une prescription médicale individuelle actualisée, écrite, qualitative et quantitative, datée et signée, l'administration de solution de glucose hypertonique en cas d'hypoglycémie chez un patient diabétique avec altération de l'état de conscience, la nécessité de mettre à disposition des infirmiers des ampoules de G 30 % pour leur usage professionnel retient toute l'attention du ministère des solidarités et de la santé et sera analysée lors d'une prochaine actualisation de l'arrêté. Il convient de préciser que chez tout patient diabétique connu, inconscient, l'injection de glucagon en intramusculaire ou sous-cutané (disponible en kit) est facilement réalisable par la famille, c'est un geste plus simple chez les patients présentant une agitation associée que l'injection intraveineuse directe d'une ou deux ampoules de soluté de glucose à 30 %. Il faut s'assurer de la disponibilité de ce kit au domicile du patient diabétique (et de sa prescription par le médecin traitant).

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