Question de M. BOULOUX Yves (Vienne - Les Républicains-A) publiée le 27/12/2018

M. Yves Bouloux attire l'attention de Mme la ministre du travail sur le problème des emplois non pourvus. À l'occasion du débat organisé au Sénat le 12 décembre 2018, il a soulevé que l'une des raisons qui peuvent expliquer les abandons par les recruteurs, faute de candidats, que Pôle emploi évalue à 150 000 en 2015, est l'attractivité des postes. Elle a évoqué les « représentations erronées des métiers et de l'emploi du côté des demandeurs d'emploi » mais également les « représentations erronées des demandeurs d'emploi du côté des recruteurs ». Il souhaiterait l'interroger sur le premier point. Elle a noté les succès « remarquables », tant du côté des demandeurs d'emploi que du côté des employeurs, du « test » chez Pôle emploi d'un « type de recrutement où l'on s'intéresse non pas aux CV ou aux diplômes, mais aux compétences ». L'approche par les compétences est aujourd'hui justement mise en valeur et ces efforts semblent mériter d'être poursuivis. Ces efforts sur les compétences ne semblent pas répondre directement cependant au problème des emplois non pourvus et, en particulier, des 150 000 abandons. Aussi, il lui demande comment l'État pourrait concourir à renforcer l'attractivité de certains métiers et professions et de certains secteurs et branches d'activité. Il lui demande en particulier s'il serait envisagé de solliciter le réseau des chambres de commerce et d'industrie (CCI) et des chambres des métiers et de l'artisanat (CMA) dans cette perspective et, si la réponse est positive, quels moyens supplémentaires seraient anticipés pour les CCI et CMA.

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Réponse du Ministère du travail publiée le 05/09/2019

De nombreux secteurs d'activité font état de difficultés de recrutement depuis quelques années. Les raisons de ces difficultés sont multiples, ainsi que les réponses à envisager pour les dépasser. C'est la raison pour laquelle, le ministère du travail, dans le cadre de l'appel à projets « Prospectives compétences » du plan d'investissement dans les compétences, incite depuis 2018 les branches professionnelles à approfondir les solutions pour faire face aux difficultés de recrutement. L'approche par les compétences est une des solutions identifiées par les acteurs. Elle permet en effet, sur la base de référentiels communs de compétences mises en œuvre au sein de différents métiers et de différentes situations de travail, d'élargir les viviers de recrutement. Le travail sur l'attractivité des métiers est lui aussi une piste prometteuse pour renforcer l'appétence des actifs à les exercer. Plus encore, le travail sur les parcours professionnels, ainsi que sur les aires de mobilité peut concourir à renforcer cette attractivité. Le développement d'une expérimentation sur les passerelles intersectorielles dans la région des Hauts de France illustre cette approche. L'objectif est de prioriser et de cibler les principaux métiers en tensions communs aux différents secteurs industriels (conducteurs de ligne, métier de la production et de la fabrication, maintenance…) qui peuvent entraîner des concurrences entre entreprises pour le recrutement. Cette action est menée en étroite association avec des entreprises qui s'engagent de leur côté dans une démarche permettant de réviser leurs pratiques de recrutement. Les démarches menées par l'État, sur le développement de l'attractivité, ne se concentrent pas uniquement dans la filière industrielle, elles visent aussi les autres secteurs tels que la filière du tourisme. L'activité y est caractérisée par un fort impact de la saisonnalité et les professionnels du secteur déplorent que de nombreux postes restent non pourvus ou soient difficiles à pourvoir. La fidélisation des salariés, la facilitation des recrutements de personnels qualifiés et le développement de l'emploi et des compétences sont des enjeux majeurs pour l'attractivité de la filière. Les actions sont réalisées en lien étroit avec tous les acteurs du service public de l'emploi aux niveaux national et régional qui concourent au développement de l'emploi et des compétences. En effet, une partie de la solution repose sur la mobilisation coordonnée des acteurs locaux, et à ce titre, les organismes consulaires ont toute leur place dans les initiatives territoriales.

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