Question de Mme FÉRAT Françoise (Marne - UC) publiée le 14/03/2019

Mme Françoise Férat attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur le développement de la cryothérapie et la maîtrise de ses risques.
La cryothérapie est une technique de traitement par le froid : le corps est « plongé » dans une chambre diffusant un air sec et froid à - 110 degrés pendant trois minutes. Elle aurait des effets antidouleurs, anti-inflammatoires, d'assouplissements musculaires et de bien-être.
Dans un récent reportage, des journalistes ont alerté leurs téléspectateurs sur les risques possibles sur la santé (brulures, gonflements, etc.) suite à l'utilisation de la cryothérapie dans des instituts. Des séquelles peuvent être importantes et sont bien souvent irréversibles. La cryothérapie, provoquant un choc thermique, resserre les vaisseaux sanguins et entraîne des modifications du débit cardiaque par exemple. Ainsi, il y a des contre-indications pour les femmes enceintes, les personnes porteuses de pacemakers, les asthmatiques et les personnes ayant des maladies cardio-vasculaires.
Depuis quelques années, des centres de cryothérapie se développent dans nos villes, sans que des mesures réglementaires ne préviennent l'exercice de cette pratique.
Elle souhaite connaître les réflexions et les intentions du Gouvernement sur cette pratique hors cabinet médical, et s'il juge nécessaire de réglementer la profession.

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Transmise au Ministère des solidarités et de la santé


Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 19/03/2020

Le développement de la cryothérapie est utilisé à des fins thérapeutiques, esthétiques et de bien-être. Les cabines de cryothérapie corps entier sont des dispositifs médicaux et répondent aux exigences de la directive 93/42/CEE, et à partir du 26 mai 2020 à celles du règlement européen pour les dispositifs médicaux 2017/745. La direction générale de la santé a confié à l'institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) en 2018 l'étude de la revue de la littérature scientifique sur la cryothérapie corps entier. Dans son rapport de juillet 2019, l'INSERM précise que celle-ci pose de réels problèmes de sécurité qui nécessitent de la réserver aux professionnels de santé pour des indications médicales qui tiennent compte des risques que peut présenter son utilisation. D'ores et déjà, le code de la santé publique limite aux seuls médecins et masseurs-kinésithérapeutes, dans leur exercice et donc dûment inscrits à leurs ordres respectifs, l'utilisation de cette technique. Toute utilisation par d'autres personnes à des fins médicales est constitutive d'un exercice illégal de la médecine ou de la masso-kinésithérapie.

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