Question de M. GRAND Jean-Pierre (Hérault - Les Républicains) publiée le 21/03/2019

M. Jean-Pierre Grand attire l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances sur la formation professionnelle des artisans. Depuis le 15 mars 2019, le fonds d'assurance formation des chefs d'entreprise artisanale (FAFCEA) n'est plus en mesure d'assurer le financement des formations. En effet, le FAFCEA rencontre de nombreux dysfonctionnement depuis le 1er janvier 2018, date à laquelle les contributions des chefs d'entreprise artisanale à la formation sont collectées par les agences de l'union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales (URSSAF) (et non plus par les services fiscaux) puis reversées au FAFCEA. Ce transfert de collecte a entraîné un déficit de plus de 30 millions d'euros en 2018 (33,8 millions d'euros reçus contre 72 l'année précédente). Ce coup d'arrêt dans la formation risque de freiner le développement des entreprises artisanales, de stopper la création d'emplois, de réduire leur compétitivité face à la concurrence ou encore de ralentir leur mise en conformité. Il est particulièrement mal vécu par les artisans qui ont cotisés et se voient refuser leur demande de formation. Aussi, il lui demande bien vouloir lui indiquer les mesures qu'il entend prendre afin de rétablir le droit des artisans à la formation.

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Réponse du Ministère de l'économie et des finances publiée le 25/04/2019

Le principe de fonctionnement des fonds de formation est redistributif, le fonds d'assurance formation des chefs d'entreprise artisanale (FAFCEA) étant financé par les contributions des artisans. La loi n° 2016-1088 du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels a procédé à une refonte du recouvrement de la contribution à la formation professionnelle des artisans non micros entrepreneurs, qui est réalisé depuis 2018 par les URSSAF et non plus par la direction générale des finances publiques (DGFIP). De plus, les chefs d'entreprise artisanale ayant le statut de salarié et relevant du régime général doivent nécessairement, depuis le changement de collecteur, déclarer cette contribution sur la déclaration sociale nominative (DSN) pour que celle-ci puisse être collectée. La diminution du montant de la contribution à la formation depuis 2018 provient d'une diminution du nombre de cotisants recensés lors du transfert de la collecte. Elle s'explique aussi, et essentiellement, par le fait que de nombreux artisans salariés, assujettis à la contribution à la formation professionnelle à la fois en tant que travailleur indépendant (cotisation versée au FAFCEA) et en tant que salarié (cotisation versée à leur opérateur de compétences), ont refusé de déclarer la première sur la DSN et ainsi de s'en acquitter, contestant leur double assujettissement. Le Gouvernement a pris des mesures adaptées, dès connaissance des difficultés dans la collecte rencontrée en 2018, pour éviter toute rupture dans le financement des formations des chefs d'entreprise artisanale, notamment via des prêts de l'ACOSS à hauteur des engagements financiers déjà pris par le FAFCEA sur cet exercice. Le FAFCEA a également été associé à la recherche de solutions. Pour 2019, le Gouvernement reste mobilisé et a pris des mesures afin que le FAFCEA puisse continuer à financer la formation des artisans. Le montant collecté pour 2019 a été reversé au FAFCEA le 18 mars 2019. Il a été décidé en outre de geler, pour l'année 2019, le remboursement de l'avance de 11,7 M€ accordée en 2018 par l'ACOSS au FAFCEA. Par ailleurs, un abondement complémentaire et exceptionnel du FAFCEA est envisagé à court terme, dont les modalités pratiques sont en cours de définition. L'ensemble de ces mesures va permettre d'assurer la continuité de la prise en charge de la formation continue des chefs d'entreprise artisanale, en complément de la nécessaire révision du budget du FAFCEA en adéquation avec le nombre de cotisants.

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