Question de M. PERRIN Cédric (Territoire de Belfort - Les Républicains) publiée le 05/04/2019

Question posée en séance publique le 04/04/2019

M. Cédric Perrin. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'économie et des finances.

Monsieur le ministre, depuis 140 ans, Belfort forge une des plus belles aventures industrielles de notre pays : il s'agit notamment des centrales nucléaires et du TGV.

Ce savoir-faire est aujourd'hui gravement menacé par la situation du site de General Electric à Belfort. Lors du rachat de la branche énergie d'Alstom, le projet de GE, soutenu par le Gouvernement, prévoyait la création de 1 000 emplois nets en France.

Le ministre de l'économie et des finances de l'époque, l'actuel Président de la République, était d'ailleurs venu à Belfort. Permettez-moi de vous rappeler ses propos : « Belfort a un avenir industriel. Cet avenir industriel fait partie d'abord des engagements pris de part et d'autre, et ces engagements sont suivis par le Gouvernement. »

Depuis, nous avons assisté à la suppression de 264 postes et à la non-création des 1 000 emplois promis. Concernant l'activité gaz, près de 1 000 postes seraient aujourd'hui menacés.

L'annonce de ce plan social aurait été opportunément repoussée pour ne pas intervenir avant les élections européennes.

Si tel est le cas, l'économie du Territoire de Belfort et les salariés de GE méritent mieux que des arrangements politiques. Seul le Gouvernement dispose des clés pour amorcer le redressement de l'industrie belfortaine.

Monsieur le ministre, des possibilités de diversification existent, un certain nombre d'élus du Territoire de Belfort vous les ont soumises. Il s'agit notamment du programme d'EDF pour augmenter la durée de vie du parc nucléaire, dont les turbines vapeur sont fabriquées à Belfort. C'est aussi le marché très porteur des moteurs d'avions porté par Safran et General Electric Aviation.

C'est encore l'implantation de l'Institut national de stockage d'hydrogène ou l'appel à projets « Territoires d'innovation ».

Dès lors, monsieur le ministre, quelles orientations le Gouvernement retient-il pour amorcer un redressement urgent pour le Territoire de Belfort ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et sur des travées du groupe Union Centriste.)


M. Jean-Marie Bockel. Très bien !

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'économie et des finances publiée le 05/04/2019

Réponse apportée en séance publique le 04/04/2019

Mme Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances. Monsieur le sénateur Perrin, comme vous le savez, GE-Alstom a toute l'attention du gouvernement, et ce depuis de nombreuses années. Le 7 février dernier, Bruno Le Maire et moi-même réunissions le comité de suivi des engagements pris par GE lors de l'acquisition de la branche énergie d'Alstom. Nous avions alors pu constater les engagements et les actions pris par GE-Alstom.

Entre 2015 et 2018, l'investissement s'est élevé à près d'un milliard d'euros en France et l'entreprise a recruté 3 000 personnes. Ainsi, au 31 décembre 2018, GE comptait seulement 25 emplois de plus par rapport au moment de l'acquisition, après avoir atteint un point haut de 425 emplois en 2017. L'entreprise n'a pas réussi à créer 1 000 emplois, comme elle entendait le faire. L'explication en est simple : la transition énergétique a un impact majeur, puisque GE dépend à 50 % des énergies fossiles. Elle est actuellement en train de revoir son modèle économique dans le monde entier.

Dans ces conditions, nous ne restons pas les bras ballants. Nous avons mis en place un fonds de réindustrialisation, abondé par GE à hauteur de 50 millions d'euros, qui sera présidé par un expert industriel, associera les élus et examinera les projets industriels que vous avez mentionnés. En effet, il ne suffit pas d'avoir de bonnes idées, encore faut-il les mettre en œuvre de manière professionnelle.

Par ailleurs, nous sommes attentifs à la réorganisation de GE, et nous saluons positivement le renforcement de GE Renouvelable, qui représente 40 000 employés dans le monde et un chiffre d'affaires de 16 milliards de dollars, avec cinq divisions, dont quatre ont leur siège en France.

Enfin, nous avons un lien constant avec les dirigeants de GE. Nous sommes prêts à accompagner le développement des activités nouvelles, à savoir l'aéronautique, mais aussi les jumeaux numériques pour les centrales à gaz. Nous accompagnerons donc GE, mais dans un avenir qui ne sera pas fondé sur les énergies fossiles. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche.)

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