Question de Mme LHERBIER Brigitte (Nord - Les Républicains) publiée le 12/04/2019

Question posée en séance publique le 11/04/2019

Mme Brigitte Lherbier. Ma question s'adresse à Mme la ministre des solidarités et de la santé.

Madame la ministre, la cacophonie que le gouvernement auquel vous appartenez entretient autour des retraites n'est pas de nature à rassurer ceux qui ont travaillé toute leur vie et qui sont aujourd'hui injustement, pour ne pas dire scandaleusement, présentés comme des nantis.

Les choix que vous avez faits jusqu'ici sont clairs : les retraités sont les boucs émissaires du nouveau monde. Vous avez décidé sciemment de baisser leur pouvoir d'achat en désindexant les retraites et en augmentant la contribution sociale généralisée, la CSG, qui pèse sur les pensions.

Depuis votre arrivée au pouvoir, les retraités – avec les classes moyennes – sont les grands perdants de votre politique. Ils ont perdu près de 400 euros par an et par ménage.

Alors que les études publiées récemment montrent que le pouvoir d'achat des retraités ne cesse de décroître, vous faites entendre une petite musique : les retraités en France sont trop riches, trop aisés, trop privilégiés.

C'est oublier un peu vite qu'ils ont travaillé toute leur vie, et je peux vous assurer que, dans le Nord, ils ont travaillé dur ! Et ailleurs aussi…

C'est oublier que le niveau des cotisations retraite en France est élevé.

C'est oublier que la vertu de notre modèle social est justement de permettre à nos anciens de vivre décemment.


M. Pierre Laurent. Adhérez à la CGT ! (Sourires sur les travées du groupe communiste républicain citoyen et écologiste.)


Mme Brigitte Lherbier. Madame la ministre, la réforme des retraites s'annonce et l'heure des choix approche.

Allez-vous persister dans la direction que vous avez choisie depuis le début du quinquennat, à savoir la déconstruction de notre modèle social et la paupérisation de tous les retraités ? Ou allez-vous proposer une réforme qui respecte ceux qui ont toujours eu droit à une retraite sereine ? J'ai cru comprendre que vous hésitiez sur le chemin à suivre.


M. le président. Votre question !


Mme Brigitte Lherbier. Les retraités manifestent aujourd'hui leur mécontentement. Madame la ministre, éclairez-nous ! (Applaudissements sur certaines travées du groupe Les Républicains.)

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 12/04/2019

Réponse apportée en séance publique le 11/04/2019

Mme Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé. Madame la sénatrice Brigitte Lherbier, le Gouvernement a entendu aujourd'hui les demandes des retraités modestes. Je pense notamment à ce que nous faisons pour améliorer leur couverture santé.

Vous avez ainsi voté pour la création d'une couverture maladie à un euro par jour, une mesure qui entrera en vigueur avant la fin de l'année.

Nous avons mis en place le 100 % santé, qui permettra de couvrir complètement les frais d'optique, de prothèses dentaires et d'audioprothèses. Il entrera en vigueur dès cette année pour les prothèses auditives et dentaires.

Nous avons fait le choix de revaloriser drastiquement le minimum vieillesse en l'augmentant de 100 euros en deux ans et demi : il atteindra 903 euros au 1er janvier prochain. C'est la plus grande revalorisation du minimum vieillesse lancée ces dernières années, et elle bénéficiera à plus de 500 000 personnes dès janvier 2020.

Nous avons aussi entendu le désarroi de ceux qui se plaignaient de l'augmentation de la CSG. Nous sommes donc revenus, vous le savez, sur la hausse du taux de CSG pour les retraités modestes dont la pension est inférieure à 2 000 euros par mois. Ces retraités se verront remboursés du trop-perçu à compter de leur versement du 9 mai prochain ; un retour en arrière permettra de prendre en compte le trop-perçu à partir du 1er janvier.

Enfin, pour répondre à une demande exprimée dans le cadre du grand débat, nous réfléchissons à la revalorisation indexée sur l'inflation des petites retraites, qui pourrait être lancée dès l'année prochaine. Le débat est sur la table, comme je l'ai dit ce matin à la radio.

Aujourd'hui, tout est ouvert. Il nous faudra faire des choix.

S'agissant du risque de la dépendance, qui concerne les retraités et toutes les personnes âgées, et qui inquiète de très nombreuses familles, nous devrons trouver le financement permettant de couvrir la perte d'autonomie.

J'ajoute que les retraités bénéficieront, comme tous les Français, d'une diminution de leur taxe d'habitation.

Les réformes sont engagées et le débat est devant nous. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche.)

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