Question de M. de NICOLAY Louis-Jean (Sarthe - Les Républicains) publiée le 18/04/2019

M. Louis-Jean de Nicolaÿ interroge M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur le devenir de l'arboretum national des Barres et la nécessité de préserver ce joyau du patrimoine loirétain, représentant l'une des plus riches collections botaniques européennes, internationalement reconnue.
Véritable source d'inspiration pour les forestiers, pépiniéristes et concepteurs d'espaces urbains à l'heure où les changements climatiques nécessitent de puiser au maximum dans les expériences de terrain pour construire les espaces verts de demain, c'est aussi un lieu d'accueil sans pareil pour sensibiliser les futures générations à l'environnement.
Or, depuis plusieurs années, ce site qui a obtenu le label « jardin remarquable » en 2004 pour ses 380 hectares et ses 2 600 espèces d'arbres et d'arbustes, est confronté à de difficiles décisions qui le mettent inexorablement en péril : désengagement progressif de ses partenaires que sont les départements, la région mais surtout l'État ; rapport de 2014 de la Cour des comptes recommandant à l'office national des forêts (ONF), gestionnaire depuis 2009, déjà plombé par une dette importante, de se retirer totalement du site…
Si la mise en œuvre, au niveau territorial, d'une solution provisoire en ce début d'année est évidemment à saluer, il lui demande ce qu'il compte mettre en œuvre de manière pérenne pour préserver ce site, lui permettre de trouver un modèle économique viable et, ainsi, sanctuariser cette collection, véritable « bien commun » auquel l'ensemble des associations de patrimoine arboricole est particulièrement attaché, dans l'attente d'une solution fiable.

- page 2033


Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 03/07/2019

Réponse apportée en séance publique le 02/07/2019

M. Louis-Jean de Nicolaÿ. Monsieur le ministre, permettez-moi de vous interroger sur le devenir de l'arboretum national des Barres et sur la nécessité de préserver ce joyau du patrimoine, qui représente l'une des plus riches collections botaniques européennes – elle est internationalement reconnue et quasiment unique en France. Véritable source d'inspiration pour les forestiers, pépiniéristes et concepteurs d'espaces urbains, à l'heure où les changements climatiques nécessitent de puiser au maximum dans les expériences de terrain pour construire les espaces verts de demain, c'est aussi un lieu d'accueil sans pareil pour sensibiliser les futures générations à l'environnement.

Or, depuis plusieurs années, ce site, qui a obtenu le label « jardin remarquable » en 2004 pour ses 380 hectares et ses 2 600 espèces d'arbres et d'arbustes, est confronté à de difficiles décisions, qui risquent de le mettre en péril. Je pense notamment au désengagement progressif de ses partenaires et au rapport de 2014 de la Cour des comptes recommandant à l'Office national des forêts, gestionnaire depuis 2009 et déjà plombé par une dette importante, de se retirer totalement du site.

La solution provisoire trouvée en ce début d'année au niveau territorial est évidemment à saluer, mais il est important de savoir aussi ce que vous comptez mettre en œuvre de manière pérenne pour préserver ce site, créé en 1821 par Philippe André de Vilmorin, et qui fêtera dans deux ans son 200e anniversaire. Comment lui permettre de trouver un modèle économique et scientifique acceptable et, ainsi, sanctuariser cette collection, véritable « bien commun », auquel toutes les associations de patrimoine arboricole et botanique sont particulièrement attachées ? Elles sont dans l'attente d'une solution fiable et, selon elles, retirer ce lieu de l'expertise de l'ONF serait une erreur manifeste.

M. le président. La parole est à M. le ministre.

M. Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation. Je vous remercie de votre question, monsieur le sénateur. Je sais que tous les parlementaires du Loiret sont très sensibilisés à ce dossier. M. le député Jean-Pierre Door m'a interpellé à ce sujet, de même que M. le sénateur Jean-Pierre Sueur.

Le ministère de l'agriculture est très attaché à ce que l'Office national des forêts joue son rôle de conservation du site absolument remarquable du domaine des Barres, de ses arbres et de ses collections forestières. Cette mission, explicitement inscrite dans le COP 2016-2020 de l'ONF, est confiée à l'Office sous la forme d'une mission d'intérêt général, qui fait l'objet d'une convention pluriannuelle entre l'ONF et le ministère de l'agriculture et de l'alimentation.

En revanche, localement, d'autres fonctions n'entrant pas dans le champ de la mission confiée par le ministère étaient remplies par l'ONF, telles que l'accueil du public, l'éducation à l'environnement ou la reproduction de plantes ornementales. Dans le contexte financier contraint que vous avez rappelé – nous sommes toutefois en train d'y mettre bon ordre : un nouveau président-directeur général sera bientôt nommé, et l'Office va repartir sur de bons rails –, l'ONF a décidé, en 2018, de mettre fin à l'accueil du public à l'arboretum national des Barres.

Le préfet de région, que vous avez certainement rencontré, s'est depuis beaucoup employé, en étroite concertation avec les différentes parties concernées, à dégager une solution d'urgence pour les saisons 2019 et 2020, dans l'attente d'une solution d'ensemble sur l'avenir du domaine des Barres. C'est ainsi que la mission d'accueil du public a été récemment confiée pour deux ans à la communauté de communes Canaux et forêts du Gâtinais, avec le soutien financier des autres collectivités territoriales. Sachez que l'État contribue, en 2019, à l'accueil du public via une subvention de 50 000 euros au titre du Fonds national d'aménagement et de développement du territoire.

En parallèle, et afin de dégager une solution pérenne pour l'ensemble du domaine des Barres, le conseil régional est sur le point de lancer une étude sur la possibilité de créer un site d'éducation à l'environnement. Des premiers scenarii d'aménagement devraient voir le jour à la fin de l'année.

Comme vous pouvez le constater, l'État est mobilisé, via le préfet, et avec l'ensemble des acteurs, pour assurer un avenir à ce site exceptionnel. Mais l'ONF doit en effet prendre de nouvelles orientations.

M. le président. La parole est à M. Louis-Jean de Nicolaÿ, pour la réplique.

M. Louis-Jean de Nicolaÿ. Je vous remercie de votre réponse, monsieur le ministre. J'espère que, pour son 200e anniversaire, en 2021, l'arboretum des Barres sera remis sur de bons rails.

- page 10667

Page mise à jour le