Question de M. BAZIN Arnaud (Val-d'Oise - Les Républicains) publiée le 18/04/2019

M. Arnaud Bazin attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, sur la disparition inquiétante des oiseaux.

Prés 420 millions d'oiseaux ont disparu en Europe, soit « un tiers des effectifs européens, ce qui constitue une source d'inquiétudes considérable ».

Les causes sont connues : la disparition des oiseaux s'explique notamment par la disparition des insectes. Le réchauffement climatique, l'urbanisation et l'usage des pesticides font aussi partie des causes de cette disparition.

Le muséum national d'histoire naturelle (MNHN) et le centre national de la recherche scientifique (CNRS) viennent de publier les résultats principaux de deux réseaux de suivi des oiseaux sur le territoire français et évoquent un phénomène de « disparition massive », « proche de la catastrophe écologique ». « Les oiseaux des campagnes françaises disparaissent à une vitesse vertigineuse, précisent les deux institutions dans un communiqué commun. En moyenne, leurs populations se sont réduites d'un tiers en quinze ans. »

Si la situation française n'est pas différente de celle rencontrée ailleurs en Europe, il apparait toutefois que les Pays-Bas, la Suède et le Royaume-Uni ont mis en œuvre des politiques nationales volontaristes pour inverser cette tendance lourde, en aménageant à la marge le modèle agricole dominant.

Il lui demande donc quelles mesures il entend préconiser, en lien avec le ministère de l'agriculture, afin d'enrayer cette tendance lourde et anxiogène, afin de pérenniser notre biodiversité.

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Réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire publiée le 18/07/2019

Le déclin de la biodiversité et notamment des oiseaux dans les espaces agricoles est un sujet de préoccupation majeure. Le Gouvernement, conscient de cette situation, fait de la lutte contre l'érosion de la biodiversité une priorité d'action au même titre que la lutte contre le changement climatique. Il a adopté, le 4 juillet 2018 en comité interministériel, un plan en faveur de la biodiversité. Ce plan est articulé autour de six axes thématiques, ayant notamment pour objectifs de reconquérir la biodiversité dans les territoires et de protéger et de restaurer la nature dans toutes ses composantes. Composé de quatre-vingt-dix mesures, il a pour ambition de renforcer l'action de la France pour la préservation de la biodiversité, et de mobiliser l'ensemble de la société pour la restaurer lorsqu'elle est dégradée. Il vise notamment à freiner l'artificialisation des espaces naturels et agricoles et à reconquérir des espaces de biodiversité partout où cela est possible, en ville comme dans les espaces ruraux. La réussite de ce plan passera par une intégration de l'enjeu biodiversité dans l'ensemble des secteurs d'activités. Ainsi, la France a interdit l'utilisation de tous les produits phytopharmaceutiques de la famille des néonicotinoïdes depuis le 1er septembre 2018 en raison des risques qu'ils font courir aux populations d'insectes pollinisateurs. L'effondrement des populations d'insectes est une des causes majeures de la diminution des espèces d'oiseaux et en particulier des passereaux inféodés aux mileux agricoles. Faire de l'agriculture une alliée de la biodiversité et accélérer la transition agro-écologique est l'une des priorités de ce nouveau plan biodiversité. Il prévoit ainsi de valoriser les services environnementaux rendus par les agriculteurs en favorisant la restauration d'un paysage agricole plus attractif pour la faune et la flore sauvages. La diversification des cultures sera encouragée ainsi que le rétablissement des infrastructures agro-écologiques comme les haies, arbres isolés, lisières de bois, prairies permanentes, et bandes enherbées. Ces mesures seront destinées à favoriser la restauration de la biodiversité dans les espaces cultivés et en particulier les conditions d'accueil des oiseaux caractéristiques de nos paysages agricoles.

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