Question de M. SAURY Hugues (Loiret - Les Républicains-A) publiée le 17/05/2019

Question posée en séance publique le 16/05/2019

M. Hugues Saury. Ma question s'adressait à Mme la ministre des solidarités et de la santé.

Madame la ministre, vous le savez, l'une des préoccupations majeures des Français concerne l'accès aux soins, et plus spécifiquement la possibilité de trouver un médecin à proximité de leur lieu de vie. Il existe sur le territoire national des régions entières où cette difficulté d'accès pose un grave et réel problème de santé publique.

La région Centre-Val de Loire et le département du Loiret sont parmi les plus défavorisés en nombre de médecins par habitant. Un rendez-vous chez un cardiologue, c'est un an ; idem pour consulter un ophtalmo. Il faut six mois pour rencontrer un allergologue ou un gynécologue, et, pour un nouvel arrivant dans l'Orléanais, il est quasiment impossible de trouver un généraliste.

La région, le département et les communes se sont mobilisés depuis longtemps, avec constance et ténacité, pour proposer des solutions. En vain, car, si les structures existent, encore faut-il trouver les praticiens pour les remplir !

Le même constat peut être effectué dans de très nombreux autres départements. Outre mes collègues du Loiret, Rémy Pointereau, sénateur du Cher, s'associe à cette question qu'il souhaitait lui aussi poser.

Madame la ministre, beaucoup d'entre nous ont été consternés à l'annonce des chiffres du numerus clausus du Paces pour la rentrée prochaine. Si on le considère de manière globale, on peut se féliciter de son évolution brute, puisqu'il augmente de 13,5 %. Tant mieux pour les grands centres urbains tels que Paris, Lyon, Aix-en-Provence, Marseille et quelques autres, où le nombre d'admissibles progresse sensiblement. Mais qu'en est-il des facultés sièges de territoires plus ruraux tels que Caen, Clermont-Ferrand, Dijon, Poitiers, Reims et Tours, notamment ? Le statu quo ! Au total, on constate, pour cette dernière année d'existence du numerus clausus, une stagnation inquiétante pour dix-sept des trente facultés de médecine de la métropole.

Ce qui nous scandalise, c'est l'absence de prise en compte du problème dramatique que constitue la désertification médicale dans la définition du nombre d'étudiants admis à suivre des études de médecine. Cela signifie que ceux qui sont déshérités aujourd'hui le seront davantage encore demain.


M. le président. Votre question !


M. Hugues Saury. Qu'ont fait les habitants de ces régions pour être ainsi privés de ce droit essentiel qu'est celui d'être correctement soignés ? Quels sont les critères qui ont conduit à l'augmentation des effectifs de certaines facultés et à la stagnation d'autres ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe Union Centriste.)

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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation publiée le 17/05/2019

Réponse apportée en séance publique le 16/05/2019

Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Monsieur le sénateur Saury, la lutte contre la désertification médicale est au cœur du plan Ma santé 2022 et du projet de loi Santé, dont l'examen vient de commencer au Sénat en commission. Notre objectif est de prendre à bras-le-corps ce problème, de manière globale, d'y apporter des réponses à court terme et d'autres à plus long terme, la formation d'un médecin, vous le savez, durant entre neuf et quinze ans.

Quelles propositions seront faites dans le cadre du projet de loi Santé ?

Il s'agit de permettre à des jeunes de démarrer leurs études médicales dans tous les territoires, et non plus seulement dans les métropoles où se situent des CHU. Au-delà, il faut également leur permettre d'avoir accès à des stages de troisième cycle dans l'ensemble des territoires. Nous apportons là une réponse structurelle de long terme.

À court terme, nous prévoyons la création des assistants médicaux, le recrutement de 400 médecins généralistes et une réorganisation du système de santé au plus proche des territoires.

Vous m'interrogez spécifiquement sur la façon dont le numerus clausus a été fixé pour la rentrée de 2019. Il se trouve que c'est la loi actuelle qui s'applique, et non la future loi. Les augmentations que vous avez pu constater s'expliquent par le fait qu'un certain nombre d'établissements expérimentent déjà les nouvelles formes de Paces, qui permettront à l'ensemble des territoires, dès la rentrée de 2020, de bénéficier d'une augmentation de leur numerus clausus. (Applaudissements sur des travées du groupe La République En Marche.)

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