Question de M. MENONVILLE Franck (Meuse - Les Indépendants) publiée le 29/05/2019

Question posée en séance publique le 28/05/2019

M. Franck Menonville. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.

Au lendemain des élections européennes, et au-delà des résultats obtenus par les différentes listes, deux faits majeurs positifs sont à souligner. Tout d'abord, alors qu'il était annoncé comme devant être catastrophique, le taux de participation, supérieur à 50 %, a dépassé les espérances. J'y vois un nouvel espoir pour notre démocratie et pour l'Europe. Ensuite, le taux de participation des jeunes est élevé : il augmente de treize points par rapport à 2014, pour atteindre environ 40 %. Nous devons en tirer les enseignements, afin d'apporter immédiatement des réponses claires et concrètes à leurs attentes légitimes.

Force est de constater que la fracture territoriale qui se creuse depuis déjà de nombreuses années est désormais indiscutable. Le résultat de ces élections européennes marque une nouvelle accentuation de la différence entre le vote urbain et le vote rural. Nous n'en sommes pas surpris, car les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. La disparition des services publics et le désengagement de l'État sont bien réels.

J'ai pu observer que, partout où le lien social est développé et vivant, la progression des populistes a été freinée. Dimanche soir, le Gouvernement a indiqué que l'acte 2 du quinquennat allait commencer. Monsieur le Premier ministre, quelle lecture faites-vous des résultats et quelles mesures comptez-vous prendre pour résorber la fracture territoriale ? En tant que sénateur de la Meuse, je sais que vous pourrez vous appuyer sur les élus locaux pour relever les défis territoriaux. Il ne faut pas perdre de temps : il est urgent d'envoyer des signes forts aux territoires, en adoptant des mesures concrètes. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Indépendants – République et Territoires. – M. Gérard Longuet applaudit également.)

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement publiée le 29/05/2019

Réponse apportée en séance publique le 28/05/2019

Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement. Monsieur le sénateur Menonville, vous nous interrogez sur les enseignements à tirer de ce scrutin. Je vous remercie de votre question, qui me permet de vous faire part de mon sentiment concernant ces élections européennes.

Le premier enseignement que j'en tire, c'est bien entendu l'importance de la participation, dont je me félicite, comme vous-même. Cela montre que ce scrutin, malgré les Cassandres, intéresse encore beaucoup nos concitoyens.

Je constate en outre que la recomposition de la vie politique française, qui avait été engagée par l'élection du Président de la République, est une réalité durable et incontestable.

J'observe avec tristesse que, une fois de plus, l'extrême droite arrive en tête d'un scrutin national, ce qui témoigne malheureusement de son ancrage durable dans un certain nombre de nos territoires. (Murmures sur des travées du groupe Les Républicains.)

Au travers des résultats de ces élections, force est également de constater que le très ancien clivage entre la gauche et la droite n'est plus considéré comme pertinent par les Français, puisque les partis traditionnels ont réalisé un score inférieur à 10 % chacun. (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.)

Aujourd'hui, l'heure est bien évidemment à l'action. Nous avons déjà beaucoup agi, les chiffres sont là pour en témoigner : 500 000 emplois ont été créés en deux ans et le taux de chômage connaît son plus bas depuis plus de dix ans,…

M. Jean-Marc Todeschini. Grâce à qui ?

Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État. … mais beaucoup reste encore à faire, en particulier pour résorber la fracture territoriale.

C'est la raison pour laquelle, sous l'autorité du Premier ministre, un certain nombre de chantiers ont d'ores et déjà été lancés, en particulier une mobilisation nationale pour l'emploi dans les territoires, qui permettra aux partenaires sociaux et aux collectivités locales de s'unir autour de la recherche de solutions, pour réduire de manière concrète la précarité et apporter plus de travail à tous les Français. (Applaudissements sur des travées du groupe La République En Marche.)

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