Question de M. CANÉVET Michel (Finistère - UC) publiée le 20/06/2019

M. Michel Canevet attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur l'augmentation inquiétante des prescriptions de psychostimulants aux enfants dits « hyperactifs » en France, alors même que des études évoquant la dangerosité de ces amphétamines ne cessent d'affluer.
Dans sa réponse, publiée le 24 mai 2018, à la question écrite n° 04202, elle prenait déjà soin de rappeler les conditions de prescription du méthylphénidate.
Pour autant, il est de plus en plus fréquent que ces médicaments à base de méthylphénidate (Ritaline, Quazym, Concerta, Medikinet) soient prescrits contre les troubles déficitaires de l'attention avec hyperactivité (TDAH) chez l'enfant et l'adolescent.
Ainsi, selon la caisse primaire d'assurance-maladie, le nombre de boîtes de psychostimulants remboursées par la sécurité sociale est passé de 503.956 en 2012 à 813.413 en 2017, soit une augmentation de l'ordre de 61% en l'espace de cinq ans.
Le portail des professionnels de la santé « Vidal » a également annoncé en juin 2018 une rupture de stock concernant les gélules de Ritaline.
Selon la revue médicale indépendante « Prescrire », cette augmentation est inquiétante compte tenu de l'efficacité très limitée de ce médicament et ses risques établis. Celle-là dénonce le fait que les effets indésirables à long terme n'aient pas été étudiés dans des essais comparatifs alors que le méthylphénidate est connu pour exposer à des effets indésirables graves cardiovasculaires et neuropsychiques.
Enfin, selon la revue médicale « Scandinavian Journal of Child and Adolescent Psychiatry and Psychology », ce même méthylphénidate peut provoquer des hallucinations et d'autres symptômes psychotiques.

Compte tenu de ce contexte, il lui demande donc les mesures qu'elle compte entreprendre afin de limiter la consommation de psychostimulants chez les enfants.

- page 3166


Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 27/06/2019

Le méthylphénidate est indiqué chez l'enfant dans le traitement des troubles déficitaires de l'attention avec hyperactivité (TDAH). Ce traitement s'accompagne d'effets indésirables cardiaques, neuro-psychologiques et cardiovasculaires lors d'un usage à long terme pour une efficacité jugée parfois modeste sur les symptômes de l'hyperactivité, de la qualité de vie et du comportement scolaire. Le rapport « Méthylphénidate : données d'utilisation et de sécurité d'emploi en France », publié en 2017 par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), mentionne en pages 10 et 11 que l'utilisation du méthylphénidate en France restait faible au regard de la prévalence de la maladie et bien inférieure à celle observée dans d'autres pays européens dont le Royaume-Uni, La Norvège, la Suède et le Danemark. La consommation de méthylphénidate est très encadrée en France. Elle est néanmoins en croissance. Dans ces conditions et consciente des inquiétudes qui persistent sur la santé des enfants traités à long terme et du recours croissant à ce traitement, la ministre des solidarités et de la santé sollicite l'ANSM pour disposer d'un état des lieux actualisé et des actions mises en œuvre.

- page 3405

Page mise à jour le