Question de Mme BERTHET Martine (Savoie - Les Républicains) publiée le 11/07/2019

Mme Martine Berthet attire l'attention de Mme la ministre, auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports sur les suppressions de trains de nuit dans les territoires.
Alors que deux trains à grande vitesse (TGV) par jour ont été supprimés entre Paris et Chambéry, la disparition du train de nuit Paris-Bourg-Saint-Maurice sous motif de non-rentabilité a également de lourdes conséquences pour se rendre sur les territoires de montagne des Alpes du nord, les places de TGV étant saturées en période de vacances et particulièrement onéreuses.
Il est plus que nécessaire de développer le tourisme d'hiver mais aussi d'été à la montagne. Au-delà de l'aspect économique, il est source de beaucoup de bien-être, pour les familles et les jeunes urbains qui apprécient particulièrement les activités qu'ils peuvent y pratiquer. Or, un aller-retour en TGV depuis Paris coûte très cher, trop cher, une fois que ceux-ci n'ont plus droit aux cartes SNCF de réduction « Jeune » (450 à 500 euros voire plus pour un couple).
À l'heure où les enjeux écologiques sont importants, il paraît donc indispensable de remettre en fonction la ligne de nuit Paris-Bourg-Saint-Maurice, au coût beaucoup moins onéreux pour ses utilisateurs.
Aussi souhaite-t-elle connaître la position du Gouvernement sur la possibilité d'une relance d'une desserte des territoires par des trains de nuit modernes.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire publiée le 17/07/2019

Réponse apportée en séance publique le 16/07/2019

Mme Martine Berthet. Madame la secrétaire d'État, je souhaite attirer votre attention sur la suppression de trains de nuit dans les territoires.

En Savoie, alors que deux TGV par jour ont été supprimés entre Paris et Chambéry, ainsi que trois allers-retours entre Milan et Paris en raison d'une coulée de boue, la disparition du train de nuit Paris-Bourg-Saint-Maurice en raison de sa non-rentabilité emporte de lourdes conséquences pour se rendre sur les territoires de montagne des Alpes du Nord, les places de TGV étant saturées en période de vacances et particulièrement onéreuses.

Il est essentiel de développer à la montagne le tourisme d'hiver, mais aussi celui d'été. Au-delà de l'aspect économique, il est une source importante de bien-être et de santé pour les familles et les jeunes urbains, qui apprécient particulièrement la pratique des activités de montagne.

Or un aller-retour en TGV depuis Paris coûte très, très cher, dès lors qu'on n'a plus droit aux cartes de réduction pour les jeunes : de 450 à 500 euros, voire davantage pour un couple. Résultat : les voyageurs préfèrent actuellement la location d'une voiture, moins chère.

À l'heure où les enjeux écologiques et économiques, mais aussi, je le répète, de santé, sont importants, il paraît indispensable de remettre en fonction de la ligne de nuit Paris-Bourg-Saint-Maurice. Aussi, je souhaite connaître la position du Gouvernement sur la possibilité d'une relance d'une desserte des territoires par des trains de nuit modernes.

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Madame la sénatrice Martine Berthet, Mme Borne, qui ne peut être présente au Sénat ce matin, m'a chargée de vous répondre.

La diminution de l'offre TGV en Savoie est liée à des travaux temporaires menés depuis cette année, et au moins jusqu'en 2023, sur le pôle d'échanges multimodal de Lyon Part-Dieu. Ce projet d'ampleur se traduit par la fermeture temporaire, durant cette période de travaux, de deux voies sur onze, limitant d'autant la capacité d'accueil de cette gare.

Cette contrainte technique a conduit SNCF Mobilités à travailler à une adaptation de l'offre grande vitesse entre Paris et les régions de l'est et du sud-est de la France, en modifiant des itinéraires ou en supprimant certains TGV à compter du mois de décembre dernier. La ligne Paris-Annecy, desservant Chambéry, fait partie des liaisons concernées : elle offre cinq allers-retours quotidiens en 2019, contre sept en 2018.

Pour compenser la baisse de fréquence sur la liaison Paris-Annecy, SNCF Mobilités finalise le renouvellement de son parc TGV, avec le déploiement de nouvelles rames à deux niveaux, plus confortables, plus fiables et, surtout, en mesure d'accueillir davantage de voyageurs. Ce qui permet, malgré la suppression de deux allers-retours, une réduction de capacité de transport limitée à 10 % du nombre de places.

En ce qui concerne la politique tarifaire, je rappelle que SNCF Mobilités dispose pour son activité grande vitesse d'une autonomie de gestion, dans le respect de l'homologation par l'État de prix plafonds. En conséquence, il lui appartient de construire sa stratégie commerciale TGV au regard des contraintes techniques et économiques auxquelles elle est confrontée. Toutefois, le Gouvernement est naturellement attentif à ce que des tarifs compétitifs rendent le TGV accessible au plus grand nombre.

Quant au train de nuit Paris-Bourg-Saint-Maurice-Saint-Gervais-les-Bains, il a été supprimé par le précédent gouvernement, au 1er octobre 2016, du fait d'un modèle économique non soutenable et de l'existence d'alternatives de bon niveau. Néanmoins, les débats sur le projet de loi d'orientation des mobilités ont montré la nécessité de se réinterroger sur le modèle des trains de nuit. L'État étudiera donc les conditions d'une amélioration de cette offre, au regard de son intérêt pour répondre aux besoins de désenclavement des territoires et pour réduire l'empreinte écologique en encourageant les voyageurs à emprunter le train plutôt que la voiture pour se rendre dans les Alpes.

M. le président. La parole est à Mme Martine Berthet, pour la réplique.

Mme Martine Berthet. Je vous remercie, madame la secrétaire d'État, de votre réponse. J'ai bien entendu que le Gouvernement mène une étude sur la réouverture des trains de nuit. Je serai d'autant plus attentive à ce sujet qu'il s'agit non seulement de décarboner nos transports – en la matière, il faut passer de la parole aux actes –, mais aussi d'augmenter la capacité et de réduire le coût du transport ferroviaire pour des raisons économiques et touristiques, ainsi que de bien-être et de santé.

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