Question de M. KERN Claude (Bas-Rhin - UC) publiée le 04/07/2019

M. Claude Kern attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur l'augmentation des prescriptions de psychostimulants aux enfants atteints d'un trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

En France, entre 3 % et 5 % des enfants scolarisés à l'école primaire présentent un trouble de déficit de l'attention.

Pour traiter le TDAH, le nombre de prescriptions de méthylphénidate aurait plus que doublé ces dernières années, or ce traitement n'est pas sans risque pour la santé. En effet, outre des effets secondaires comme des troubles du sommeil, la diminution de l'appétit, des maux de tête, la prise de ce traitement à long terme peut entraîner un retard de croissance, une instabilité émotionnelle, de l'apathie, voire des troubles psychiatriques. Une récente étude américaine a par ailleurs conclu que si les enfants atteints de TDAH avaient deux fois plus de risques de développer la maladie de Parkinson entre 20 et 66 ans, ceux placés sous traitement médicamenteux étaient sujets à un risque supérieur de six à huit fois par rapport à la moyenne.

Par ailleurs, il semblerait que les enfants nés en fin d'année présentent 50 % de risque supplémentaire de se voir prescrire du méthylphénidate que ceux nés en début d'année.

Aussi souhaiterait-il connaître les mesures qu'elle compte entreprendre pour diminuer la consommation de psychostimulants chez les enfants.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 11/07/2019

Le méthylphénidate est indiqué chez l'enfant dans le traitement des troubles déficitaires de l'attention avec hyperactivité (TDAH). Ce traitement s'accompagne d'effets indésirables cardiaques, neuro-psychologiques et cardiovasculaires lors d'un usage à long terme pour une efficacité jugée parfois modeste sur les symptômes de l'hyperactivité, de la qualité de vie et du comportement scolaire. Le rapport « Méthylphénidate : données d'utilisation et de sécurité d'emploi en France", publié en 2017 par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), mentionne en pages 10 et 11 que l'utilisation du méthylphénidate en France restait faible au regard de la prévalence de la maladie et bien inférieure à celle observée dans d'autres pays européens dont le Royaume-Uni, la Norvège, la Suède et le Danemark. La consommation de méthylphénidate est très encadrée en France. Elle est néanmoins en croissance. Dans ces conditions et consciente des inquiétudes qui persistent sur la santé des enfants traités à long terme et du recours croissant à ce traitement, la ministre des solidarités et de la santé sollicite l'ANSM pour disposer d'un état des lieux actualisé et des actions mises en œuvre.

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