Question de M. MIZZON Jean-Marie (Moselle - UC) publiée le 11/07/2019

M. Jean-Marie Mizzon interroge Mme la ministre des solidarités et de la santé sur les mesures de prévention prises contre la canicule qui sévit, en cette fin du mois de juin 2019, sur l'ensemble du territoire et fait craindre le pire, notamment dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) mosellans qui accueillent un public particulièrement fragile. Notre pays a connu effectivement une vague de chaleur sans précédent avec des températures pouvant excéder 40 degrés pour un ressenti bien plus élevé encore. Météo France, qui annonçait jusqu'à six jours consécutifs de canicule, avait pourtant lancé l'alerte. Or, l'ampleur de cette impressionnante vague de chaleur est telle que les autorités doivent s'organiser en urgence pour éviter le pire. Et c'est bien là le problème ! Il semble qu'en France l'urgence soit systématiquement la règle pour affronter tout événement hors norme et d'ampleur. Dans le cas présent, cela est d'autant surprenant qu'il y a le précédent de 2003. 15 000 morts, majoritairement des personnes âgées, furent alors dénombrés. Une véritable hécatombe ! Les températures extrêmes sont effectivement bien souvent fatales pour les organismes déjà affaiblis par le poids des ans ou la rudesse des temps, ce qui est le cas, par exemple, des personnes sans domicile fixe. Alors, bien sûr, ce phénomène caniculaire, « remarquable par sa précocité et son intensité », pour reprendre les propres termes de Météo France, déclenche une campagne de prévention sur les chaînes de télévision et, concomitamment, sur les radios. Une plate-forme d'information est également ouverte pour fournir de bons conseils comme boire ou encore rester au frais. Ce à quoi s'ajoute l'inscription au fichier Chalex (pour « Chaleur extrême ») ! Voilà pour l'essentiel. Mais, est-on bien sûr que ce dispositif suffise ? Et, surtout, est-on bien sûr qu'il soit efficace et qu'il touche sa cible, c'est-à-dire les personnes les plus vulnérables, les plus isolées et les plus démunies ? De plus, le manque d'anticipation, qui devrait intervenir très en amont - pourquoi pas dès l'arrivée de l'été – n'est-il pas ici particulièrement patent ? Tout ceci alors que le gouvernement compte un ministre de l'écologie, qui plus est ministre d'État. Ce dernier, préoccupé au plus haut point par le réchauffement climatique dont la canicule est une des manifestations les plus éclatantes, affirme d'ailleurs que la canicule est « une conséquence palpable » du dérèglement climatique. Cette déclaration intervient alors que le haut conseil pour le climat vient de remettre, le 25 juin 2019 – hasard du calendrier, au plus fort de la vague brûlante qui submergeait l'ensemble du territoire - son premier rapport au Premier ministre. Cet opus appelle la France à renforcer ses actions dans la lutte contre le réchauffement climatique, et donc la canicule, et souligne, notamment, le besoin de moyens à la hauteur des ambitions de notre pays dans ce domaine. Toutes choses qui interviennent alors que le Gouvernement a annoncé l'urgence écologique comme axe structurant de l'acte II du quinquennat ! Aussi, il lui demande si une évaluation des modalités pratiques de lutte contre ce fléau qu'est la canicule, appelé, selon les spécialistes, à se répéter, est prévue afin de mettre en évidence l'efficacité ou les carences des différentes mesures mises en place et, par conséquent, d'améliorer le dispositif.

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Transmise au Ministère des solidarités et de la santé


La question est caduque

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