Question de M. THÉOPHILE Dominique (Guadeloupe - LaREM) publiée le 11/07/2019

M. Dominique Théophile attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la délocalisation de la préfecture de la Guadeloupe.
Les Guadeloupéens ont été surpris d'apprendre le mercredi 26 juin 2019 par voie de presse que la préfecture de la Guadeloupe située à Basse-Terre, chef-lieu du département, et l'ensemble des services de l'État seraient délocalisés vers la Grande-Terre en région pointoise.
Cette information a suscité de nombreuses réactions et interrogations de la part des habitants de la Basse-Terre mais aussi de tous les élus guadeloupéens qui s'étonnent que, si cette démarche était envisagée, les services de l'État n'aient pas jugé utile de devoir les associer préalablement.
À l'occasion du congrès des élus guadeloupéens, le jeudi 27 juin 2019, une motion a été rédigée et votée à l'unanimité, dénonçant cette méthode et refusant, si elle était avérée, cette procédure de déplacement de la préfecture de Basse-Terre.
Au moment où les Guadeloupéens agissent pour un développement équilibré de leur région et où le président de la République exprime la volonté de favoriser une politique nationale visant à éviter la désertification de certaines zones, cette information a été reçue comme un coup de massue et une entrave à la politique de développement.
Interrogé par la presse locale, le préfet n'a ni clairement confirmé ni infirmé cette information, en précisant que « rien n'était décidé pour l'heure ».
Au regard de ces observations, il souhaite avoir un éclairage sur ce sujet et lui demande toutes les informations nécessaires mettant définitivement un terme aux inquiétudes de la population basse-terrienne ainsi qu'à celles des élus guadeloupéens.

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Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 17/10/2019

Ainsi qu'a tenu à le préciser le préfet de la Guadeloupe par voie de presse le 27 juin 2019, aucune décision de transfert de la préfecture sise à Basse-Terre n'a été prise. La ministre des outre-mer a d'ailleurs confirmé que le déménagement de la préfecture n'était pas à l'ordre du jour. Par contre, des études sont en cours dans le cadre du schéma directeur de l'immobilier régional (SDIR), dont les axes stratégiques relèvent de trois préoccupations majeures : la prise en compte des risques naturels et technologiques, le rôle des implantations de l'État dans le maintien d'un équilibre économique du territoire et la prise en compte du développement durable et de la transition énergétique. Les événements climatiques de 2017 ont mis en exergue l'absolue nécessité de pallier la vulnérabilité des bâtiments de l'État, notamment ceux utilisés pour la gestion de crise. Outre la protection des agents, qui relève de la responsabilité de l'État employeur, celle de la population est une préoccupation constante des services préfectoraux comme de tous les services de secours. Les événements exceptionnels peuvent être de plusieurs ordres en Guadeloupe, territoire soumis à de nombreux risques naturels : cycloniques, sismiques, maritimes (tsunami) mais aussi volcaniques, et il est de la responsabilité de l'État de garantir la continuité d'activité de ses services, en particulier du centre opérationnel départemental (COD) de la préfecture, en cas de crise majeure. C'est dans ce cadre que sont menées actuellement des réflexions, selon de multiples scénarii, afin que des solutions alternatives diverses soient proposées, respectant les trois axes stratégiques du SDIR, dont, bien évidemment, la prise en compte de l'absolue nécessité pour les services préfectoraux de gérer efficacement tout type d'événement naturel exceptionnel et de porter secours et assistance à la population, mais également le rôle des implantations de l'État dans le maintien d'un équilibre économique du territoire.

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