Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 03/10/2019

M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur la contamination de deux oliviers de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur par la bactérie Xylella fastidiosa.
Cette bactérie pathogène s'attaque, via ses insectes vecteurs, à quelque 200 espèces végétales qu'elle infecte, dessèche et tue. Surnommée « tueuse d'oliviers », elle a déjà sévi en Italie, dans les Pouilles, où elle a occasionné des dégâts considérables. Selon l'autorité européenne de santé des aliments (EFSA), il s'agit de « l'une des bactéries des végétaux les plus dangereuses au monde ».
C'est pourquoi la découverte de deux oliviers d'ornement contaminés, l'un à Antibes et l'autre à Menton, inquiète à raison la filière oléicole française, jusqu'alors épargnée.
En l'absence de traitement curatif, il lui demande comment il compte protéger les oliveraies françaises d'un risque de contamination désormais avéré.

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Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 09/01/2020

Identifiée pour la première fois en Europe en 2013, la bactérie xylella fastidiosa est un sujet de préoccupation prioritaire au sein de l'Union européenne (UE). Elle a été détectée dans plusieurs États membres dont l'Italie, la France, l'Espagne et le Portugal. Plus de 45 000 prélèvements officiels réalisés depuis 2015 sur différentes spécialités végétales pour rechercher la bactérie en France ont permis de montrer qu'elle est présente en Provence-Alpes-Côtes-d'Azur (PACA), dans le Var et les Alpes-Maritimes et qu'elle est largement répandue en Corse, où son éradication n'est plus possible. Actuellement, il n'existe pas de moyen curatif pour lutter contre cette bactérie. La décision européenne, visant à empêcher l'introduction et la propagation de la bactérie sur le territoire de l'UE, préconise l'arrachage et la destruction des plants contaminés et des plants sensibles pour éradiquer la bactérie. En PACA, la mise en œuvre de cette stratégie a d'ailleurs permis de circonscrire la maladie dans trois zones littorales et d'éviter qu'elle ne se propage plus largement. Dans le cadre de la surveillance annuelle du territoire, les services de l'État chargés du contrôle des végétaux à la direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt de la région PACA ont identifié en août 2019 deux oliviers d'ornement contaminés par la bactérie, l'un à Antibes et l'autre à Menton. Il s'agit des premiers cas d'oliviers trouvés contaminés en France par xylella fastidiosa. Depuis 2015, quelque 4 800 échantillons d'oliviers ont été analysés en France continentale et en Corse mais aucun ne s'était révélé contaminé. C'est pourquoi l'arrachage de ces deux oliviers a été effectué début septembre 2019. Un périmètre de lutte a été établi autour de chacun d'eux, dans lequel l'arrachage des végétaux sensibles à la bactérie a été effectué, tandis que les autres oliviers sains situés dans ce périmètre ont été mis sous filet insect-proof afin de les protéger de toute contamination par les insectes vecteurs de xylella fastidiosa. Une surveillance renforcée de tous les végétaux dans un rayon de 5 kilomètres est également mise en œuvre. L'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail a été saisie afin d'évaluer les mesures complémentaires à appliquer pour améliorer l'efficience de la gestion des foyers de xylella fastidiosa et plus particulièrement les mesures à mettre en œuvre pour la préservation des oliviers de la région. Il est rappelé que la diffusion de cette maladie se fait de proche en proche via des insectes, mais qu'elle peut également se faire sur de grandes distances via le transport de végétaux contaminés. Une campagne d'information de grande envergure a été lancée en 2018 et renouvelée en 2019, afin de sensibiliser les voyageurs aux risques de disséminer la bactérie en faisant voyager des végétaux. La situation sanitaire est actuellement sous contrôle, mais les services du ministère de l'agriculture restent hautement vigilants sur ce sujet à forts enjeux sanitaires et économiques.

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