Question de M. HUSSON Jean-François (Meurthe-et-Moselle - Les Républicains) publiée le 03/10/2019

M. Jean-François Husson attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation quant au versement de l'acompte revalorisé des aides de la politique agricole commune (PAC) à partir du 16 octobre 2019, pour soutenir les agriculteurs fragilisés par la sécheresse.

Il semblerait que tous les agriculteurs ne puissent, in fine, en bénéficier, notamment ceux pour lesquels des procédures de contrôle du dossier PAC ont été engagées.

Les contrôles ont bien été effectués par les directions régionales de l'agence de service des paiements et les directions départementales des territoires avaient fait le nécessaire pour assurer un traitement des dossiers à temps sur le mois de septembre 2019.

Mais un retard de paiement a été annoncé par l'agence de service des paiements qui a informé les directions départementales des territoires des problèmes de mise à jour du logiciel permettant le transfert des données des contrôles pour finaliser l'instruction des dossiers.

Par conséquent, ce blocage fait courir des risques de gestion de trésorerie pour les agriculteurs concernés, une centaine d'exploitations s'agissant de la Meurthe-et-Moselle. De plus, il crée une situation d'inégalité de traitement entre les agriculteurs alors même qu'ils sont confrontés aux mêmes difficultés. Ils sont donc en droit d'attendre la même considération et les mêmes aides.

Alors que ces problèmes sont consécutifs au développement d'outils informatiques au ministère de l'agriculture depuis la réforme de la PAC de 2015, ce qui relève du ressort direct de vos services, il lui demande quelles actions d'urgence le Gouvernement entend déployer pour corriger à temps la situation et ainsi débloquer l'acompte pour l'ensemble des agriculteurs au 16 octobre 2019.

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Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 28/11/2019

Comme chaque année, le 16 octobre est le premier jour autorisé par la réglementation européenne pour verser une avance sur les aides de la politique agricole commune (PAC). Cette année, plus de 282 200 exploitants, soit 92 % des bénéficiaires du paiement de base, ont perçu cette avance (contre 90 % en 2018) et 90 % des bénéficiaires du paiement vert dans les départements où il peut être versé compte tenu des dates d'implantation des cultures dérobées. Dans le département de Meurthe-et-Moselle, le nombre de bénéficiaires de l'avance est plus élevé que la moyenne nationale avec 94 % pour le paiement de base et 91 % pour le paiement vert. Par ailleurs, en cette première année de mise en œuvre de la révision du zonage des indemnités compensatoires de handicaps naturels (ICHN), plus de 90 000 exploitants vont bénéficier au plan national d'un acompte sur l'ICHN à l'occasion de ces paiements (contre 76 500 en 2018). Conformément aux articles 74 et 75 du règlement (UE) n° 1306/2013, l'avance ne peut être versée qu'après finalisation des contrôles administratifs et sur place. Cette règle existait déjà avant la réforme de 2015, c'est une exigence liée à la nécessité de vérifier que les conditions d'admissibilité aux aides sont respectées avant tout versement. Les contraintes inhérentes au contrôle administratif de certains dispositifs et aux obligations réglementaires relatives aux contrôles sur place impliquent que les exploitations concernées perçoivent pour une partie d'entre elles les paiements avec un décalage, l'objectif étant que celui-ci soit le plus réduit possible. L'objectif est de verser cette avance à un maximum d'exploitants au 16 octobre et le plus tôt possible pour les autres. Pour les dossiers non concernés par les premiers versements de l'avance,  quatre lots de paiement sont programmés d'ici fin 2019 afin d'assurer les versements au fur et à mesure de la finalisation des dossiers. Il n'y a donc pas de retard de paiement, y compris pour les exploitants concernés par des contrôles. De plus, si la France a fait le choix de verser des avances, il ne s'agit en réalité que d'une possibilité offerte par la réglementation que de nombreux États membres n'utilisent d'ailleurs pas, préférant payer les aides de la PAC en décembre, ce qui leur permet de payer tous les exploitants en même temps, lorsque tous les contrôles sont terminés. Enfin, pour améliorer la trésorerie des exploitations, notamment des exploitations touchées par la sécheresse, la France a obtenu que les taux des avances sur les aides PAC soient augmentés par rapport à la réglementation européenne. Ces taux sont de 70 % des montants finaux pour les aides directes (au lieu de 50 %) et de 85 % des montants finaux pour l'ICHN (au lieu de 75 %). Ces avances représentent ainsi 4,4 milliards d'euros versés dès les 16 et 17 octobre 2019.

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