Question de Mme BLONDIN Maryvonne (Finistère - SOCR) publiée le 14/11/2019

Question posée en séance publique le 13/11/2019

Mme Maryvonne Blondin. Je poursuivrai dans la même veine que mon collègue Ouzoulias.

Monsieur le secrétaire d'État, la précarité tue ! Elle tue aussi notre projet républicain pour la jeunesse, en particulier celle qui est issue des familles les moins aisées et qui aspire à un progrès social par l'éducation.

L'État ne parvient pas à enrayer les déterminismes sociaux. Il s'agit pourtant de garantir à chaque étudiant les conditions de vie nécessaires à sa réussite : le logement, l'alimentation, la santé, les transports, les livres qui lui sont nécessaires.

Or la précarité étudiante ne cesse d'augmenter. Ainsi, 20 % des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté, et plus d'un tiers d'entre eux travaillent en plus de leurs études. Leur accès à la santé en pâtit. Les enquêtes annuelles de la FAGE et de l'UNEF concluent à une hausse du coût de la vie étudiante de près de 3 % en 2019.

Vous me répondrez que le montant des bourses a été revalorisé et que vos crédits sont en hausse pour 2020 ; mais cela n'est pas suffisant lorsque, dans le même temps, les frais de vie courante ne cessent de croître, à l'instar du prix du ticket de resto U et de la contribution à la vie étudiante, et que vous prenez des mesures incompréhensibles, comme la baisse des APL et de l'allocation de logement social.

Quelles mesures comptez-vous prendre ? Allez-vous proposer une refonte des aides aux étudiants ? Comment allez-vous accélérer la construction des logements étudiants, dont Mme la ministre de l'enseignement supérieur elle-même a reconnu que le nombre était insuffisant ? Nous avons besoin de réponses concrètes pour redonner espoir à notre jeunesse. (Applaudissements sur les travées du groupe SOCR, ainsi que sur des travées du groupe CRCE.)


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 14/11/2019

Réponse apportée en séance publique le 13/11/2019

M. Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse. Madame la sénatrice, la démocratisation de la réussite à l'école et dans l'enseignement supérieur est ce qui guide notre politique ; c'est le sens de notre action à l'école, avec le dédoublement des classes, l'aide aux devoirs et les moyens alloués aux quartiers les plus en difficulté.

La démocratisation de la réussite à l'université passe aussi par les conditions de vie des étudiants. C'est pourquoi nous agissons depuis deux ans dans ce domaine.

Non, madame la sénatrice, le coût de la rentrée universitaire n'a pas augmenté cette année : les estimations ont même montré qu'il était plus faible que les années précédentes. S'agissant de la restauration universitaire, nous avons donné une perspective à quatre ans pour faire baisser le coût du panier de base.

Des chantiers doivent être poursuivis. C'est ce que nous faisons avec les organisations étudiantes dans le cadre de la concertation sur le revenu universel d'activité. Avec elles, nous continuerons à avancer, notamment pour construire les 60 000 logements étudiants sur lesquels le Président de la République s'est engagé.

Tous les sujets doivent être mis sur la table. Dans cet esprit, le Premier ministre m'a demandé de recevoir les organisations étudiantes au plus vite ; ce cycle de rendez-vous démarrera dès demain matin. Nous continuerons à travailler main dans la main pour agir très concrètement, comme ces deux dernières années, au service de l'amélioration des conditions de vie des étudiants. (Applaudissements sur des travées du groupe LaREM.)

M. le président. La parole est à Mme Maryvonne Blondin, pour la réplique.

Mme Maryvonne Blondin. Je rappelle que la complémentaire santé n'est plus obligatoire depuis la disparition du régime étudiant de sécurité sociale. Un étudiant qui souhaite bénéficier d'une complémentaire santé doit payer 313 euros, alors que le coût de la sécurité sociale étudiante était auparavant de 217 euros. (Applaudissements sur des travées du groupe SOCR.)

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