Question de M. LAURENT Daniel (Charente-Maritime - Les Républicains) publiée le 07/11/2019

M. Daniel Laurent attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur l'incompréhension de la filière viticole suite au projet gouvernemental de mise en place d'un « mois sans alcool » en janvier 2020 sur le modèle du dispositif privé anglo-saxon « Dry January ». Les représentants de l'ensemble de la filière vitivinicole estiment que ce projet, qui n'a fait l'objet d'aucune concertation, remettrait en question la politique de santé publique orientée sur la notion de modération et non d'abstinence, orientation culturellement plus prégnante chez nos voisins anglo-saxons que dans notre tradition française. Le choix du mois de janvier peut par ailleurs apparaître surprenant alors que c'est le mois des vœux, de partage et de convivialité et que le 22 janvier célèbre dans nos territoires saint Vincent, le patron des vignerons. Dans un contexte international particulièrement tendu pour la filière, entre la taxation des importations de vins aux États-Unis, le climat politique entre la Chine et Hong Kong, ou encore le débat national sur les zones de non traitement qui pointe du doigt les viticulteurs et l'agriculture en général, la mise en œuvre de cette disposition, dont les contours ne sont pas clairement définis, ne ferait que renforcer le sentiment de stigmatisation que ressentent les professionnels de la filière. La profession souhaite rappeler son engagement dans la mise en œuvre d'un plan de filière et de sa déclinaison en matière de prévention des consommations nocives d'alcool, privilégiant les deux priorités identifiées par le Gouvernement, à savoir les femmes enceintes et les jeunes. Ils sont donc favorables à une consommation modérée toute l'année plutôt qu'un mois d'abstinence. En conséquence, il lui demande si le gouvernement souhaite s'associer à la demande de la profession en réaffirmant l'existence d'un modèle de consommation responsable conciliant art de vivre et préservation de la santé de nos concitoyens.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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