Question de M. CAMBON Christian (Val-de-Marne - Les Républicains) publiée le 07/11/2019

M. Christian Cambon attire l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances sur les importantes disparités de tarifs des entreprises de pompes funèbres et sur la nécessité d'une plus grande transparence concernant les devis.

Dans une enquête publiée fin octobre 2019, l'association de consommateurs UFC-Que choisir révèle une augmentation de 14 % du coût des funérailles et de grands écarts de tarifs d'un département à l'autre. En effet si la moyenne nationale s'établit à 3 851 euros, elle atteint 5 375 euros dans le Val-de-Marne, l'un des départements les plus chers.

En 1993, la loi a mis fin au monopole communal du service des pompes funèbres, permettant ainsi de choisir l'entreprise funéraire chargée des obsèques. Cependant, le secteur est particulier en raison de la vulnérabilité des consommateurs, qui doivent être protégés et informés correctement dans le cadre de cette démarche douloureuse.

Là encore, la fédération dénonce le manque de transparence de certains établissements, empêchant une bonne comparaison des tarifs pratiqués. Pourtant, l'arrêté du 11 janvier 1999 relatif à l'information sur les prix des prestations funéraires, impose aux entreprises de mettre leurs tarifs à la disposition, d'indiquer clairement le caractère obligatoire ou facultatif de chaque prestation et de fournir gratuitement un devis écrit et détaillé. Ce dernier doit correspondre à un modèle défini par l'arrêté du 23 août 2010, devis-type qui n'est pas respecté dans 65 % des cas recensés lors de l'enquête.

Il lui demande donc comment le Gouvernement entend agir pour garantir et contrôler la conformité de ces établissements avec la réglementation actuelle et s'il envisage de mettre en place un dispositif de tarifs règlementés pour ces prestations.

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Transmise au Ministère de l'économie, des finances et de la relance


Réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la relance publiée le 27/01/2022

Sur le marché des prestations funéraires, la fiabilité de l'information donnée au consommateur est d'autant plus importante que, confronté à la perte d'un proche, celui-ci n'a pas le temps de faire les recherches qui lui permettraient de faire jouer la concurrence, et est particulièrement vulnérable face au caractère éventuellement biaisé ou incomplet de l'information qui lui est donnée. Le Gouvernement porte donc une grande attention à la protection du consommateur dans ce secteur très sensible. Pour favoriser la concurrence au bénéfice d'un allègement du coût des obsèques, la loi du 8 janvier 1993 a mis fin au monopole communal des pompes funèbres. Depuis lors, les prix des obsèques relèvent du régime de droit commun et sont fixés librement par les entreprises. Il n'est donc pas anormal de constater des différences de prix parfois conséquentes d'une entreprise à l'autre. Pour accompagner cette réforme, des mesures ont été prises pour encadrer l'information du consommateur. Ainsi, l'arrêté du 11 janvier 1999 relatif à l'information sur les prix des prestations funéraires impose aux entreprises de mettre leurs tarifs à la disposition de la clientèle, d'indiquer clairement le caractère obligatoire ou facultatif de chaque prestation ou fourniture susceptible d'être proposée, et de fournir gratuitement un devis écrit et détaillé. Cet arrêté a été renforcé en 2011 par une disposition qui prévoit l'utilisation obligatoire d'un modèle de devis type établi par arrêté du ministre chargé des collectivités territoriales. Ce modèle doit permettre aux familles de comparer plus facilement les tarifs pratiqués pour l'organisation d'obsèques par les différents opérateurs. Sur la base de ce modèle, les devis doivent obligatoirement présenter, de façon non équivoque, dans trois colonnes distinctes, les prestations qui sont courantes, celles qui sont optionnelles et celles effectuées pour le compte de tiers. Chaque prestation doit de plus être rattachée à l'une des huit étapes des obsèques définies dans le modèle de devis. Les services de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes procèdent régulièrement à des enquêtes, afin de vérifier que cette réglementation relative à l'information du consommateur est correctement appliquée, notamment en matière de respect des prescriptions relatives aux devis. L'enquête menée en 2017 et 2018 par les services de la direction générale de la consommation et de la répression des fraudes, auprès de 596 opérateurs funéraires, a permis de relever que de nombreux établissements méconnaissaient un ou plusieurs points de cette réglementation. Les entreprises concernées ont fait l'objet, en fonction de la gravité des manquements constatés, d'avertissements, d'injonctions ou d'amendes administratives. À la suite de cette enquête, la DGCCRF a reçu les fédérations professionnelles du secteur, puis leur a adressé des courriers les invitant à rappeler à leurs adhérents leurs obligations en matière d'information du consommateur. Les services de la DGCCRF restent vigilants, et ce secteur continuera de faire l'objet d'une surveillance régulière. En outre, afin de renforcer l'information des consommateurs, un groupe de travail a été mis en place dans le cadre du Conseil national de la consommation sur les questions particulières posées par les prestations funéraires. Il rendra ses travaux au cours des prochains mois.

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