Question de Mme PUISSAT Frédérique (Isère - Les Républicains) publiée le 28/11/2019

Mme Frédérique Puissat attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la non-reconnaissance actuelle, sur le marché français, du médicament belatacept qui offre pourtant un meilleur confort pour les patients greffés rénaux, notamment en augmentant la durée de vie des greffons et permettant d'éviter le retour à la dialyse qui coûte une fortune à la sécurité sociale. En effet, le belatacept, dont le nom commercial est nulojix, pour de multiple raisons dont certaines obscures, a été évalué par la haute autorité de santé (HAS) avec un score ASMR 4 (amélioration du service médical rendu), qui ne permet pas un remboursement par la sécurité sociale. Pourtant, ce médicament immunosuppresseur indiqué chez les patients transplantés rénaux pour leur permettre d'éviter le rejet de l'organe greffé avec son mécanisme d'action innovant remplace les anciens immunosuppresseurs avec trois atouts majeurs. D'abord, il n'est pas toxique pour les reins contrairement aux anciens immunosuppresseurs qu'il remplace et permet donc une survie du patient et du greffon plus longue. Ensuite, il s'administre par voie intraveineuse une fois par mois ce qui permet d'éviter les oublis de prise de médicaments qui sont à la base de nombreux épisodes de rejets aigus de greffons. Enfin, il améliore grandement la qualité de vie des patients d'une part et permet d'autre part de diminuer la toxicité extra-rénale. La demi-vie d'un greffon rénal est de dix ans en moyenne. Par rapport au traitement antirejet standard, le belatacept, certes, augmente la facture annuelle moyenne par patient, mais il retarde de deux ans le retour en hémodialyse soit, in fine, un gain estimé pour l'assurance maladie pour un patient d'un peu plus de 100 000 euros. Aussi, elle lui demande sa position quant à la possibilité de faire bénéficier du belatacept aux 5 000 patients greffés rénaux éligibles aujourd'hui à ce traitement, alors que compte tenu de l'absence de prix et du fait du non-remboursement de ce médicament, ces patients se voient sciemment condamnés à retourner en hémodialyse, ce qui constitue pour eux une perte de chance majeure et injustifiable.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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