Question de M. SEGOUIN Vincent (Orne - Les Républicains) publiée le 12/12/2019

M. Vincent Segouin attire l'attention de Mme la ministre des sports sur la possibilité de choisir le karaté comme sport additionnel aux jeux olympiques de Paris 2024.

Il y a plusieurs mois, le comité d'organisation des jeux olympiques de Paris 2024 ne proposait pas le karaté comme sport additionnel au vote du comité international olympique.

Cette décision est d'autant plus incompréhensible que le karaté est sélectionné pour la première fois comme épreuve pour les JO de Tokyo en 2020.

Les quatre sports additionnels qui ont été présentés sont le surf, l'escalade, le skate - trois sports déjà présents à Tokyo en 2020 - et le breakdance dont on peut fortement douter de la pertinence. Il rappelle que pour les JO de 2020, cinq sports additionnels avaient été ajoutés et que Paris peut tout à fait en proposer autant.

Il a pris connaissance des précédentes réponses à ce sujet qui ne règlent pas le problème.

C'est la raison pour laquelle il la sollicite pour répondre à la demande légitime de la fédération française de karaté de voir ajouter ce sport dans les sports additionnels aux JO 2024.

Cette fédération est une fédération puissante, reconnue pour sa solidité par le ministère des sports. Elle rassemble plus de 250 000 licenciés répartis dans plus de 5 000 clubs et se place première du championnat d'Europe 2019 dans les épreuves olympiques. Enfin, et surtout, la France est l'une des toutes meilleures nations dans ce sport.

Il la remercie par avance de sa réponse.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'économie et des finances et du ministre de l'action et des comptes publics, chargé du numérique publiée le 19/02/2020

Réponse apportée en séance publique le 18/02/2020

M. Vincent Segouin. Je souhaite aujourd'hui attirer l'attention du Gouvernement sur la possibilité de désigner le karaté comme sport additionnel pour les jeux Olympiques de Paris de 2024.

Il y a plusieurs mois, le comité d'organisation de ces derniers déclinait de proposer au Comité international olympique (CIO) de retenir le karaté comme sport additionnel. Cette décision est d'autant plus incompréhensible que le karaté a été sélectionné, pour la première fois, comme épreuve pour les jeux Olympiques de Tokyo, qui se tiendront cette année.

Les quatre sports additionnels qui ont été proposés sont le surf, l'escalade, le skate – trois sports qui seront déjà présents à Tokyo – et le breakdance, choix dont on peut fortement douter de la pertinence. Pour les jeux de Tokyo, cinq sports additionnels ont été ajoutés : je ne vois pas pourquoi le comité d'organisation de ceux de Paris ne pourrait pas en proposer autant.

Les précédentes réponses apportées sur ce sujet ne règlent pas le problème. C'est la raison pour laquelle je vous sollicite, monsieur le secrétaire d'État, pour répondre à la demande légitime de la Fédération française de karaté, qui souhaite voir figurer cette discipline parmi les sports additionnels lors des jeux Olympiques de 2024. Cette fédération puissante, à la solidité reconnue par le ministère des sports, rassemble plus de 250 000 licenciés, répartis dans plus de 5 000 clubs, et la France s'est classée première du championnat d'Europe de 2019 dans les épreuves olympiques. Surtout, notre pays est l'une des toutes meilleures nations dans ce sport.

Mme la présidente. La parole est à M. le secrétaire d'État.

M. Cédric O, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances et du ministre de l'action et des comptes publics, chargé du numérique. Monsieur le sénateur Segouin, en juillet 2018, la commission exécutive du CIO a encadré le processus décisionnel pour les épreuves des nouveaux sports des jeux Olympiques de Paris de 2024. Pour les jeux de Tokyo de 2020, le quota d'athlètes et le nombre d'épreuves des nouveaux sports étaient prévus en plus du quota de 10 500 athlètes et de 310 épreuves alloué aux sports olympiques. En revanche, pour les jeux de Paris, le CIO a souhaité intégrer le quota des nouveaux sports à celui qui est fixé pour les épreuves olympiques, ce qui fait peser une contrainte naturelle sur les choix à faire.

En accord avec le calendrier établi par le CIO, dix-neuf fédérations internationales, dont la World Karate Federation, ont été reçues par le comité d'organisation des jeux Olympiques (COJO) de Paris de 2024. Mme la ministre des sports a également reçu les représentants de la World Karate Federation.

Ces dix-neuf propositions ont été analysées au regard des grands principes suivants, conformément à la demande du CIO.

D'abord, les jeux devront être durables et responsables : les sports représentés rassembleront un nombre limité d'athlètes et ne devront nécessiter aucune construction pérenne.

Ensuite, les jeux devront être connectés avec leur époque, inspirer de nouveaux publics et attirer la jeune génération : les sports représentés, pratiqués partout au quotidien, en ville comme dans la nature, relèveront à la fois d'un moyen d'expression et d'un style de vie.

Enfin, les jeux devront refléter l'identité de Paris 2024, en accueillant des sports spectaculaires qui tissent des liens avec la culture, des sports accessibles, inclusifs et praticables hors des stades qui invitent à l'engagement, des sports, enfin, qui font appel à la créativité.

Les quatre nouveaux sports qui ont finalement été retenus sont le breaking, l'escalade, le skateboard et le surf. Le CIO a désormais la possibilité de retirer l'un des quatre sports proposés par le comité d'organisation Paris 2024 à la suite des jeux de Tokyo, mais il ne pourra en aucun cas en rajouter.

Le choix opéré a été extrêmement difficile, mais il ne remet pas en cause toute la reconnaissance liée à la popularité et au succès du karaté en France et dans le monde. En tout état de cause, je veux rappeler tout le soutien que le ministère des sports apporte à la Fédération française de karaté. Il a ainsi été décidé de lui accorder en 2019 une subvention de plus d'un million d'euros, notamment pour le développement du sport de haut niveau. Ce montant représente une augmentation de l'ordre de 20 % par rapport à l'effort financier consenti par le ministère des sports en 2018 et marque notre attachement à ce sport, porteur de valeurs fortes et qui compte de très nombreux licenciés. Indépendamment du choix du COJO quant aux sports additionnels qui figureront au programme des jeux Olympiques de Paris de 2024, la pratique du karaté en France continuera de faire l'objet d'une grande attention de notre part.

Mme la présidente. La parole est à M. Vincent Segouin, pour la réplique.

M. Vincent Segouin. Monsieur le secrétaire d'État, vous reconnaissez l'importance de ce sport et la subvention qui lui est accordée augmente, mais votre réponse fera un grand nombre de déçus parmi les licenciés : l'organisation d'épreuves lors des jeux Olympiques est essentielle pour bénéficier d'une visibilité mondiale. Il est bien dommage que cette décision, liée surtout à des considérations budgétaires, ne puisse être revue.

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