Question de M. ROGER Gilbert (Seine-Saint-Denis - SOCR) publiée le 19/12/2019

M. Gilbert Roger attire l'attention de Mme la ministre des sports sur les risques de non-réalisation dans les délais de certains équipements des jeux olympiques de 2024 mais aussi de surcoûts, relevés depuis mars 2018 dans un rapport de l'inspection générale des finances (IGF) remis au Gouvernement.

La métropole du Grand Paris, maître d'ouvrage pour le centre aquatique des jeux olympiques (CAO) de 2024, a voté mercredi 4 décembre 2019 la prolongation des négociations en vue de l'attribution du chantier, les projets des entreprises candidates étant jugés trop coûteux. La presse évoque des offres qui se situeraient au moins entre 25 à 30 % au-dessus d'un budget prévisionnel de 113 millions d'euros, comprenant la construction du CAO à Saint-Denis, plus celle d'une passerelle piétonne enjambant l'autoroute A1 pour le relier au Stade de France.

Le calendrier prévoyait initialement que le chantier soit attribué à la mi-novembre 2019. Le chantier du centre aquatique doit commencer début 2021, pour un site opérationnel au printemps 2024.

Il souhaiterait qu'elle puisse renouveler l'engagement du Gouvernement à tenir les délais et les budgets du projet olympique, tout en en maintenant l'ambition et l'utilité pour les habitants du territoire.

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Réponse du Ministère des sports publiée le 15/01/2020

Réponse apportée en séance publique le 14/01/2020

M. Gilbert Roger. Madame la ministre, j'attire votre attention sur les risques de réalisation hors délais de certains équipements des jeux Olympiques de 2024, mais aussi sur les surcoûts, relevés en mars 2018 dans un rapport de l'inspection générale des finances remis au Gouvernement et conforté par un récent article de presse très documenté.

La métropole du Grand Paris a voté, le 4 décembre dernier, la prolongation des négociations en vue de l'attribution du chantier du centre aquatique et d'une passerelle piétonne enjambant l'autoroute A1 pour le relier au Stade-de-France, les projets des entreprises candidates étant jugés trop coûteux. On évoque des offres qui se situeraient au moins entre 25 % et 30 % au-dessus du budget prévisionnel de 113 millions d'euros…

Le calendrier prévoyait initialement que le chantier soit attribué à la mi-novembre 2019, la construction du centre aquatique devant commencer au début de 2021, pour une livraison dans les temps pour les JO.

Madame la ministre, je souhaiterais que vous puissiez renouveler l'engagement du Gouvernement à tenir les délais et le budget du projet olympique, tout en en maintenant l'ambition et l'utilité de ces équipements pour les habitants du territoire.

Mme la présidente. La parole est à Mme la ministre.

Mme Roxana Maracineanu, ministre des sports. Monsieur le sénateur, vous évoquez la question du centre aquatique et de la passerelle de Saint-Denis. Effectivement, nous devons veiller en permanence à ce que la construction des équipements entre dans les délais prévus pour une livraison dans les temps, mais également à ce que les coûts restent dans l'enveloppe prévue.

Permettez-moi de vous rassurer : tout est aujourd'hui maîtrisé ! La Société de livraison des ouvrages olympiques, la Solideo, est totalement en phase avec le calendrier des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

Aujourd'hui, les travaux se déroulent normalement, la Solideo collaborant très bien avec les collectivités locales et avec l'ensemble des parties prenantes, comme le comité d'organisation. J'ai pu rencontrer quasiment toutes les collectivités à la préfecture de Saint-Saint-Denis pour m'en assurer personnellement.

L'État, premier financeur de la Solideo, va évidemment assurer un suivi et un accompagnement permanents pour que l'on arrive à tenir non seulement les délais, mais aussi les enveloppes.

Pour vous donner plus de détails, sachez que l'année 2019 a été marquée par une forte activité juridique liée aux procédures d'urbanisme et foncières.

Aujourd'hui, la quasi-totalité du foncier nécessaire à l'accueil des sites olympiques a pu être sécurisée. La Solideo a avancé sur la sélection des prestataires devant intervenir sur les différents sites, et nous avons pu, le Premier ministre et moi-même, lancer les travaux du village olympique le 4 novembre dernier, à l'occasion du comité interministériel aux jeux Olympiques et Paralympiques.

Un grand nombre de permis de construire seront déposés au cours du premier semestre 2020, et les opérations d'aménagement seront engagées durant l'année, pour que l'on puisse avancer par rapport au calendrier prévisionnel.

Sur le plan budgétaire, plus précisément, les engagements financiers sont aujourd'hui maîtrisés. Pourtant, comme le signalent tous les acteurs du secteur, le contexte est marqué par une forte tension sur les prix du BTP en Île-de-France ; il faut donc rester vigilant à cet égard.

C'est pourquoi le Premier ministre et l'ensemble des parties prenantes ont validé, le 14 juin 2018, un nouveau protocole financier, qui prévoit un programme optimisé d'ouvrages à construire et qui reste, je puis vous l'assurer aujourd'hui, dans l'enveloppe budgétaire initialement prévue. Vous le voyez, nous restons attentifs à ces questions, notamment à l'évolution du budget du centre aquatique que vous avez évoqué.

Mme la présidente. Il faut conclure, madame la ministre.

Mme Roxana Maracineanu, ministre. Nous sommes trois ministères clairement engagés sur le sujet – le ministère de l'action et des comptes publics, le ministère de la ville et le ministère des sports –, au travers de la Dijop, la délégation interministérielle aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.

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