Question de M. CHEVROLLIER Guillaume (Mayenne - Les Républicains) publiée le 19/12/2019

Question posée en séance publique le 18/12/2019

M. Guillaume Chevrollier. Ma question s'adresse à Mme la ministre de la transition écologique et solidaire.

Les études scientifiques sur la fonte des glaciers et la disparition des espèces ne se comptent plus tant elles sont nombreuses.

Les préoccupations des Français, notamment des plus jeunes, concernant l'état de notre environnement et l'urgence climatique sont de plus en plus importantes. Les citoyens attendent une forte mobilisation des politiques pour nous adapter au changement climatique et préserver notre biodiversité.

Sur le terrain, les collectivités locales en ont pris conscience et sont de plus en plus engagées.

Les grandes conférences internationales que sont les COP sont certainement nécessaires pour impulser une mobilisation mondiale et sensibiliser les États. Encore faut-il qu'elles soient réellement utiles et aboutissent à du concret.

La COP25 de Madrid, la COP la plus longue de l'histoire, est apparue comme déconnectée par rapport aux demandes d'action exprimées. Les résultats sont consternants tant ils sont faibles. Les négociateurs n'ont pas pu s'entendre sur les règles d'application de l'accord de Paris concernant la question clé du marché carbone. Aucun État ne s'est engagé pour participer au fonds vert. La question des « pertes et préjudices », à savoir les destructions déjà irréversibles liées au réchauffement, notamment en Afrique, avec la création d'un fonds, est un échec.

Ce n'est pas possible ! On risque de décrédibiliser définitivement les sommets internationaux. Cette COP avait besoin d'un leadership politique. Où est passé le leadership français, si fort lors de la COP21 ? Quel rôle a joué l'exécutif français dans cette COP25 ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains., ainsi que sur des travées du groupe SOCR.)


Réponse du Secrétariat d'État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire publiée le 19/12/2019

Réponse apportée en séance publique le 18/12/2019

Mme Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire. Monsieur le sénateur Chevrollier, vous avez raison, le résultat de cette COP n'est pas à la hauteur de l'urgence, de l'appel de nos concitoyens, de l'appel de la jeunesse, de la nécessité d'agir face à la transition écologique qui est devant nous, que ce soit en termes de lutte contre le réchauffement climatique ou de lutte contre la perte de biodiversité.

Pourtant, la France a été l'un des États qui s'est le plus mobilisé dans cette COP, avec la visite du Premier ministre, de la ministre de la transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, et de Brune Poirson, secrétaire d'État chargée du dossier, pour participer aux négociations. Nous avons œuvré pour obtenir des avancées. Je pense, par exemple, à la reconnaissance de la science et des rapports du GIEC par cette COP, reconnaissance qui était loin d'être acquise si l'on considère le scepticisme de certains États.

Surtout, cette COP a été l'occasion d'avancer au niveau européen. Le Conseil européen qui s'est tenu à la même période a validé l'objectif de la neutralité carbone à l'échelle de l'Union européenne en 2050, avec un accord de tous les États membres, sauf de la Pologne – elle continue à y travailler –, ce qui nous permettra de transposer cette volonté, déjà inscrite dans la loi française, grâce à l'adoption de la loi Énergie-climat, à l'échelle européenne.

Nous travaillons également sur le rehaussement des objectifs à l'horizon de 2030 et sur le mécanisme de compensation, souhaité depuis longtemps par la France. Celui-ci pourra ainsi être étudié avec la nouvelle présidente de la Commission européenne, à l'échelle de l'Union européenne.

Cette COP a donc permis d'avancer au moins à l'échelle de notre continent, qui va devenir un continent pionnier dans la lutte contre le réchauffement climatique.

L'action doit être internationale, nationale et locale. C'est la raison pour laquelle je porte, pour ma part, 80 contrats de transition écologique locaux, auxquels nous travaillons avec toutes les collectivités locales, pour que l'écologie s'inscrive, concrètement, dans le quotidien des Français. (M. François Patriat applaudit.)

M. le président. La parole est à M. Guillaume Chevrollier, pour la réplique.

M. Guillaume Chevrollier. Madame la secrétaire d'État, j'entends votre réponse. Toutefois, on ne peut que s'étonner de l'absence du Président de la République à la COP, alors même qu'il se targue de mettre l'environnement au cœur de l'acte II du quinquennat. Quelle est l'authenticité de l'engagement de l'exécutif ?

Alors que la maison brûle, aucun ministre n'était présent au moment de la phase finale de négociation de la COP pour faire peser tout le poids politique et diplomatique de la France ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées des groupes UC et SOCR.)

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