Question de Mme COHEN Laurence (Val-de-Marne - CRCE) publiée le 23/01/2020

Mme Laurence Cohen attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur les problèmes posés par la méthode officielle de comptage des professeurs grévistes. En effet, on retrouve des écarts considérables entre les chiffres des syndicats et ceux du ministère. Par exemple, pour la journée du 5 décembre 2019, le syndicat national de l'enseignement scolaire (SNES) - fédération syndicale unitaire (FSU) indiquait 75 % de grévistes contre 42,32 % selon le ministère.

Comme le dénoncent de nombreux syndicats et des associations, seuls les personnels permanents à temps plein peuvent être comptabilisés comme grévistes. Ainsi, selon le syndicat national unitaire des instituteurs et professeurs des écoles (SNUIPP) - FSU, « les remplaçants, les conseillers pédagogiques, les enseignants spécialisés, les directeurs déchargés, et les personnes à temps partiel […] ne sont pas comptabilisés » alors qu'ils et elles sont pourtant en grève.

De plus, le ministère prend en compte les données des grévistes de la matinée uniquement par rapport au nombre total de professeurs prévus sur l'ensemble de la journée. Avec cette méthode, les professeurs en grève, n'ayant cours que l'après-midi, ne sont donc pas comptabilisés comme grévistes. Elle lui demande pourquoi ne pas compter le nombre de grévistes par rapport au personnel attendu à chaque heure de la journée et d'équilibrer les chiffres en calculant le nombre de personnels en grève sur l'ensemble de la journée et non plus seulement sur la seule matinée, même si cela retarde la publication des chiffres officiels.

Enfin, comme cela a été dénoncé dans la presse ces derniers jours, notamment dans Marianne le 10 janvier 2019, seuls certains établissements sont utilisés pour le comptage officiel des grévistes. Les statistiques nationales seraient effectuées à partir d'un panel d'établissements jugés « représentatifs ». Elle lui demande quels sont les critères, les filtres et les raisons de ce panel, en vigueur depuis 2009 selon le ministère. Elle lui demande pourquoi, à l'heure où l'informatique le permettrait aisément, ne pas utiliser les données de l'ensemble des établissements.

Ainsi, elle espère que cette méthode de comptage n'est pas une tentative de minimiser le nombre de grévistes. Pour être plus proches des chiffres réels, elle lui demande de réfléchir à d'autres méthodes, par exemple se baser sur les retraits de salaires qui, eux, sont systématiques pour les enseignants grévistes, même quand ces derniers ne sont pas effectivement comptabilisés comme grévistes.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse


La question est caduque

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