Question de M. MARIE Didier (Seine-Maritime - SOCR) publiée le 27/02/2020

M. Didier Marie attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur la mise en œuvre de la réforme du baccalauréat et en particulier de ses épreuves de contrôle continu.
Le ministère de l'éducation nationale a par cette réforme « allégé » le baccalauréat tel qu'on le connaissait. Ainsi, les élèves ne passeront que peu d'épreuves en fin de terminale. Cependant, plusieurs semaines de partiels, réparties en trois sessions, sont désormais prévues au cours de l'année scolaire, en première comme en terminale. C'est un changement majeur puisque les examens sont désormais organisés par les lycées, et non plus par le ministère de l'éducation nationale et le rectorat. Choix des sujets, dates des épreuves, organisation de la surveillance, corrections... Toutes ces étapes sont désormais gérées par les établissements eux-mêmes, à partir des consignes du ministère. Or il apparaît que, sur le terrain, les équipes enseignantes de nombreux établissements ont rencontré des difficultés pratiques pour mettre en œuvre ces nouvelles épreuves de contrôle continu. Force est de constater que le vœu initial du ministère de l'éducation nationale que ces épreuves perturbent le moins possible la vie du lycée de nombreux établissements n'a pas été exaucé. Chefs d'établissement et enseignants ont pointé la désorganisation de leur hiérarchie, et la charge de travail conséquente représentée par l'organisation de ces épreuves. Des lycées ont rencontré des difficultés pour assurer la surveillance des épreuves ; certains ont fait le choix de ne pas assurer les cours de classes de seconde, afin d'avoir suffisamment de salles d'examen et pour pouvoir mobiliser un nombre d'enseignants suffisant. Pour choisir les sujets des épreuves anticipées, les professeurs peuvent utiliser une banque nationale de sujets en ligne. Outre le fait que cela crée une inégalité entre les élèves, puisque ce faisant, chaque lycée « fabrique » son propre bac, cette banque de sujets n'a été accessible qu'à partir du mois de décembre, un mois à peine avant le début des épreuves. Confrontés à ces multiples contraintes, certains établissements ont fait le choix de reporter les épreuves. Lorsque les personnels enseignants sont parvenus à les organiser, leurs peines ne sont pas terminées puisqu'ils doivent numériser l'ensemble des copies, à l'aide de scanners qui ont semble-t-il affiché d'importants bugs. Enfin, le mode d'évaluation de ces épreuves de contrôle continu pose question. Les enseignants d'histoire-géographie, par exemple, n'ont plus de grille d'évaluation et il semble attendu d'eux qu'ils construisent leurs propres critères pour noter les élèves. Tous ces éléments sont particulièrement inquiétants. Deux ans après le vote de la réforme, son organisation semble loin d'être au point. C'est l'avenir des lycéens qui est pourtant en jeu ici. Il lui demande ce qu'il prévoit de faire pour leur permettre de travailler dans de bonnes conditions d'examen et assurer l'égalité entre les candidats et candidates au baccalauréat.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse


La question est caduque

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