Question de Mme VAN HEGHE Sabine (Pas-de-Calais - SOCR) publiée le 26/03/2020

Question posée en séance publique le 25/03/2020

Mme Sabine Van Heghe. La lutte contre le Covid-19 impose l'unité nationale, à laquelle nous souscrivons.

Je m'associe aux hommages que vous avez formulés, mes chers collègues, à l'endroit de nos concitoyens qui travaillent dans des conditions très difficiles, au premier rang desquels les personnels de santé, mais aussi les professionnels de tous les secteurs qui permettent aux Français de disposer des biens et services indispensables. Je souligne également l'investissement des fonctionnaires de nos services publics, dont on réalise, plus encore en ces périodes de crise majeure, qu'ils sont, non pas une dépense, mais un investissement, une protection dont on ne peut se passer.

Les maires et les élus locaux sont également en première ligne.

L'unité nationale ne doit pas empêcher le débat démocratique, et je veux me faire la porte-parole des interrogations exprimées par nos concitoyens sur les mesures sanitaires mises en place par le Gouvernement pour lutter contre cette pandémie.

Le renforcement du confinement protège et sauve des vies, mais il est grand temps de mettre tout en œuvre pour se doter de masques, de tests de dépistage, de gels hydroalcooliques, de respirateurs, qui continuent de manquer scandaleusement. Quand les personnels mobilisés pour combattre cette épidémie disposeront-ils de ces éléments de protection et de soins élémentaires ?

Il faut tirer les leçons de cette crise sanitaire sans précédent et, dès maintenant, augmenter les moyens financiers et humains qui manquent cruellement à notre système de santé.

L'OMS (Organisation mondiale de la santé) demande la généralisation des tests de dépistage du Covid-19 afin de confiner les personnes positives et, ainsi, éviter de nouvelles contaminations. Les tests disponibles à ce jour et dans les jours qui viennent seront absolument insuffisants, notamment au regard des 800 000 résidents des Ehpad menacés d'une effroyable hécatombe si des dispositions drastiques ne sont pas prises de toute urgence.

Monsieur le ministre, quand vous rangerez-vous à ces recommandations de l'OMS et quand ces tests seront-ils enfin généralisés dans notre pays ?


M. Patrick Kanner. Très bien !


Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 26/03/2020

Réponse apportée en séance publique le 25/03/2020

M. le président. La parole est à M. le ministre des solidarités et de la santé.

M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé. Je vous remercie de votre question, madame la sénatrice Van Heghe, qui me donne l'occasion de revenir sur les annonces que j'ai faites.

Nous allons continuer de nous conformer scrupuleusement aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé en matière de tests. Les recommandations ont évolué avec la connaissance du virus, les recommandations ont évolué avec l'apparition de la pandémie, les recommandations ont évolué avec l'identification des différentes stratégies mises en place dans tous les pays qui ont fait face en même temps que nous, ou quasiment en même temps que nous, à l'épidémie. Ces pays ont choisi des stratégies qui leur étaient propres, en fonction des moyens à leur disposition.

J'ai déjà souligné que j'avais entendu l'appel du directeur de l'OMS : « testez, testez, testez ! » Cet enjeu sera encore plus important au moment où nous nous apprêterons à déconfiner la France, à l'heure où les Français seront amenés à quitter leur domicile pour retrouver une vie normale. L'enjeu de ces tests sera surtout de savoir qui aura été malade et qui ne l'aura pas été.

Je peux vous confirmer que nous aurons, sous quinzaine, la possibilité de passer des 5 000 tests par jour que nous réalisons actuellement à près de 20 000 à 25 000 tests – sans doute un peu plus. L'Allemagne, souvent citée en exemple, réalise aujourd'hui 12 000 tests par jour. Cela sous-entend aussi de pouvoir amener suffisamment de réactifs, de kits de prélèvement… Nous passons toutes les commandes nécessaires aux pays étrangers et auprès des producteurs présents sur le territoire national. Il s'agit d'un enjeu important.

Toutefois, nous n'allons pas nous contenter des PCR, qui nous indiquent si l'on est malade à un moment donné. Ce qui nous intéresse, c'est la sérologie, laquelle va aussi se développer à une vitesse grand V. La recherche et l'innovation nous permettront rapidement de savoir, par une simple prise de sang, qui aura été immunisé contre le virus, asymptomatique ou non, et qui ne l'aura pas été.

Cette information sera très importante pour savoir où nous en sommes dans l'épidémie à l'échelle du pays, à l'échelle de l'Europe et à l'échelle du monde. Cela permettra aussi à chacun de savoir s'il est immunisé pour de bon contre la maladie ou pas encore.

Je pense également à la recherche et au développement en cours sur les autotests et les tests rapides sur l'ensemble du territoire national, en Europe et ailleurs dans le monde. Ils seront disponibles pour les Français, dès l'instant où ils seront validés, où que ce soit dans le monde.

Voilà ce que je pouvais vous répondre, madame la sénatrice, sur les tests. Je vous prie de m'excuser de ne pouvoir répondre à vos autres questions, faute de temps.

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