Question de Mme COHEN Laurence (Val-de-Marne - CRCE) publiée le 12/03/2020

Mme Laurence Cohen attire l'attention de M. le ministre de la culture sur l'impact du coronavirus, Covid-19, sur le statut des intermittentes et intermittents.

En effet, par mesure de précaution dans la gestion de la crise du Covid-19, suite à l'interdiction de rassembler plus de 5 000 personnes en lieu clos, de nombreux spectacles, concerts, salons, festivals et manifestations culturelles diverses sont actuellement annulés partout en France. Si de multiples secteurs souffrent économiquement de ces annulations, les intermittentes et intermittents du spectacles sont directement impactés et risquent, pour certains et certaines, d'y perdre leur statut : ces annulations les empêchant de travailler, ils ne pourront assurer les heures nécessaires au renouvellement de leur statut dans les temps.

À travers une pétition, signée par déjà plus de 6 000 personnes, ils et elles demandent la garantie de leur statut et le report des dates anniversaires de renouvellement de leur intermittence en fonction des mois impactés par la crise du Covid-19.

Ainsi, elle lui demande quelles mesures il compte entreprendre afin de s'assurer que le Covid-19 n'impactera aucunement le statut, déjà très précarisé, des intermittentes et intermittents du spectacle.

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Transmise au Ministère de la culture


Réponse du Ministère de la culture publiée le 11/02/2021

Dans le contexte de la crise sanitaire, le Président de la République, sur proposition du ministère de la culture, a annoncé son souhait de voir les droits des intermittents prolongés jusqu'au 31 août 2021, afin de tenir compte à la fois de la période d'arrêt de l'activité, mais également des conditions de reprise progressives. Ces aménagements spécifiques ont été actés et sont prévus par l'arrêté du 22 juillet 2020 portant sur les mesures d'urgence en matière de revenus de remplacement mentionnés à l'article L. 5421-2 du code du travail, ainsi que par le décret n° 2020-928 du 29 juillet 2020 portant sur les mesures d'urgence en matière de revenus de remplacement des artistes et techniciens intermittents du spectacle. Cette mesure d'urgence mise en place par l'État se traduit par la mobilisation de 949 M€. Ce dispositif protecteur prévoit également de prolonger l'indemnisation des intermittents au titre des annexes VIII et X, ou au titre des allocations de solidarité intermittent (allocation de professionnalisation et de solidarité et allocation de fin de droits), sans réexamen des droits avant le 31 août 2021, sauf demande de réadmission anticipée de la part de l'intermittent. La date anniversaire est donc repoussée au 31 août 2021. En août 2021, la recherche des 507 heures de travail en vue d'une réadmission au régime des intermittents sera aménagée. Si la condition d'affiliation minimale de 507 heures au cours des 12 derniers mois n'est pas remplie, les heures de travail manquantes pourront être recherchées sur une période de référence allongée au-delà des 12 mois précédant la dernière fin de contrat de travail. Il est prévu que ces mêmes conditions de comptabilisation des heures s'appliquent si le demandeur d'emploi demande à bénéficier de la clause de rattrapage ou des allocations de solidarité intermittents. Afin de faciliter l'atteinte du seuil de 507 heures, le nombre d'heures d'enseignement pouvant être prises en compte au titre des annexes VIII et X a été augmenté (la limite de 70 heures est ainsi portée à 140 heures, et celle de 120 heures pour les artistes et techniciens de 50 ans et plus à 170 heures). Enfin, les ministères de la culture et du travail, de l'emploi et de l'insertion professionnelle ont engagé un travail d'instruction qui a pour objectif d'anticiper les difficultés que pourraient rencontrer les populations d'intermittents qui, du fait des restrictions sanitaires, n'auront pas été en capacité de réunir, à l'issue de l'année blanche, les 507 heures leur permettant une réouverture de droits à ce régime de l'assurance-chômage.

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