Question de Mme LHERBIER Brigitte (Nord - Les Républicains) publiée le 02/04/2020

Mme Brigitte Lherbier attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur l'absence d'accès à du savon et à l'eau potable pour certaines familles roms installées dans des campements illicites.
Bien que certains camps aient été installés illégalement, des mesures doivent être prises pour venir en aide à ces populations rendues particulièrement vulnérables par la fermeture des écoles et les mesures de confinement mises en place pour lutter contre le virus Covid-19.
Elle lui demande donc si des mesures vont être prises par le Gouvernement pour endiguer ces situations de précarité propices à la propagation du virus, tant pour les individus concernés que pour les structures qui leur viennent en aide.

- page 1533

Transmise au Ministère auprès de la ministre de la transition écologique - Logement


Réponse du Ministère auprès de la ministre de la transition écologique - Logement publiée le 12/11/2020

Les bidonvilles évoqués sont caractérisés par des conditions de vie dégradées et une promiscuité importante. Avec le confinement, une grande partie des habitants a connu une disparition de ses ressources financières. Les enjeux prioritaires ont été l'accès à l'eau, à la nourriture, la diffusion des messages de prévention et le respect du confinement. Sur ces sujets, les services de l'Etat ont été très fortement mobilisés pour impulser, coordonner les interventions et lever les difficultés rencontrées, en lien avec les acteurs locaux concernés. Ainsi, les préfectures ont conduit les interventions pour installer et améliorer l'accès à l'eau sur chaque bidonville connu. Les services techniques des villes sont intervenus sur le terrain, parfois appuyés par des associations de solidarité internationale. Grâce à cette coordination à tous les niveaux, la couverture en eau de ces sites a été considérablement améliorée pendant la période de mars à juin 2020. Ainsi, à la date du 2 juin 2020, près de 90 % des habitants avaient accès à l'eau. Les services de l'Etat ont aussi soutenu et coordonné les interventions de nombreuses associations subventionnées par l'Etat, en lien avec les collectivités territoriales. Elles ont permis la distribution de produits alimentaires et sanitaires directement aux habitants, ainsi que la transmission des messages de prévention et d'information sur l'épidémie. Des équipes sanitaires constituées par les agences régionales de santé sont aussi intervenues directement dans les lieux de vie pour assurer les orientations adéquates : prise en charge des personnes avec suspicion de Covid-19, identification des cas-contacts, mise à l'abri ou intégration dans un centre d'hébergement spécialisé. Les associations ont été mobilisées sur le terrain tout au long de la crise, dans le respect des gestes barrières et des mesures de distanciation sociale. Plusieurs mesures ont été prises afin d'assurer la protection des équipes de terrain, notamment la distribution de masques ou le remboursement des achats de masques (Instruction du 24 juillet 2020 n° DGCS/SD5/SD4/2020/127). Alors que la mobilisation s'est construite dans l'urgence, elle a permis à de nouvelles pratiques et de nouveaux partenariats d'émerger. Ils doivent désormais se traduire par l'élaboration et la mise en œuvre de stratégies locales de résorption des bidonvilles, conformément au cadre de l'instruction du 25 janvier 2018 qui propose une méthode d'action avec une approche globale, de la sécurisation des sites à leur résorption. Pour soutenir ces stratégies, l'enveloppe dédiée à la résorption des bidonvilles, d'un montant de 8 millions d'euros en 2020, sera mobilisée pour faire levier sur d'autres financement de droit commun.

- page 5308

Page mise à jour le