Question de Mme BLONDIN Maryvonne (Finistère - SOCR) publiée le 16/04/2020

Mme Maryvonne Blondin souhaite attirer l'attention de M. le ministre de la culture sur les conséquences de la crise sanitaire que traverse actuellement notre pays sur les festivals.

Alors que l'ensemble du pays est confiné depuis le 17 mars 2020 et pour une durée encore indéterminée, la situation économique mondiale, européenne et française se détériore grandement, laissant augurer une crise majeure et durable.

Le secteur culturel, qui repose sur un modèle économique complexe et déjà fragile, s'avère particulièrement impacté : l'ensemble des structures sont fermées au public et de nombreux événements ont d'ores et déjà été annulés. Dès le 18 mars 2020, le ministère a débloqué 22 millions d'euros pour soutenir l'ensemble des secteurs culturels.

Dans ce contexte, les quelque 3 200 festivals qui contribuent à la richesse culturelle, au développement économique local et touristique, au rayonnement de notre pays, sont particulièrement inquiets. En effet, la majeure partie d'entre eux se déroule au cours du printemps et de l'été. Si certains organisateurs ont choisi d'annuler leur événement pour éviter toute catastrophe économique, d'autres espèrent encore pouvoir le maintenir. Les Vieilles Charrues, le festival d'Avignon, les Eurockéennes, comme d'autres festivals d'ampleur plus régionale tels que le frstival de Cornouaille, doivent faire face à de nombreuses incertitudes quant à la faisabilité de leurs événements, à la capacité de leur organisation à demeurer pérenne après la crise, à l'accompagnement envisagé par les pouvoirs publics pour faire face aux conséquences induites, au maintien des soutiens des mécènes. Les artistes, les techniciens et l'ensemble des professionnels travaillant au sein des festivals sont aussi inquiets pour leurs emplois. Tous sont suspendus à la décision du Gouvernement concernant la prolongation du confinement. Il convient également de rappeler qu'au-delà de l'activité festivalière en elle-même, l'annulation de ces événements risque fort de gréver le tourisme et l'activité économique locale qui en découle.

Face à ces difficultés, le ministère a créé une cellule d'accompagnement des festivals, active jusqu'à la fin de la crise, afin de pouvoir répondre au mieux à l'hétérogénéité des situations, résultant de l'extrême diversité de ce secteur.

Si cette initiative est à saluer et s'il est bien compréhensible que le ministère, dans ce contexte d'une gravité exceptionnelle, ne dispose pas encore de tous les éléments de réponse attendus, il s'agit désormais d'établir un cadre réglementaire clair auquel que les organisateurs et les collectivités pourront se référer et de constituer un fonds de soutien adapté afin de garantir la pérennité des festivals et de soutenir les plus fragiles d'entre eux. Car, les structures culturelles et singulièrement les festivals ont déjà été fortement impactés par les attentats, les différents mouvements sociaux, les dispositions de la circulaire du 15 mai 2018, qui ont contribué à fragiliser leur équilibre économique.

La richesse culturelle de notre pays est une chance. Véritable vecteur de cohésion sociale, de vivre-ensemble, elle constituera un outil essentiel à la reconstruction de notre pays après cette crise sans précédent.

Aussi, elle souhaite l'interroger sur les mesures que le ministère entend prendre pour accompagner les festivals durant la crise sanitaire et sur les dispositions qu'il souhaite mettre en œuvre ensuite pour soutenir et relancer ce secteur déjà fragilisé.

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Transmise au Ministère de la culture


La question a été retirée pour cause de fin de mandat.

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