Question de Mme ESPAGNAC Frédérique (Pyrénées-Atlantiques - SOCR) publiée le 16/04/2020

Mme Frédérique Espagnac attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation sur la situation d'extrême précarité de certains étudiants dans cette période de confinement.
Bien que les centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) aient annoncé la suspension des loyers à compter du 1er avril 2020 bon nombre d'étudiants précaires ayant aussi souvent perdu leur travail d'appoint ou ne pouvant compter sur l'aide leur parents car eux-mêmes en difficulté durant cette période se retrouvent aujourd'hui coincés sur les campus.
Nombreux sont ceux qui indiquent ne plus pouvoir manger à leur faim du fait de la fermeture des restaurants universitaires qui leur garantissaient l'accès à une restauration équilibrée et peu onéreuse.
Certains étudiants confinés : « confient ne pas avoir mangé depuis deux ou trois jours ».
Elle alerte le Gouvernement sur les difficultés qu'ils rencontrent et exprime son extrême préoccupation.
Elle lui demande quelles sont les mesures que le Gouvernement peut mettre en œuvre afin de remédier à cette situation.

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Transmise au Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation


Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation publiée le 17/12/2020

La lutte contre la précarité étudiante est une asbolue priorité du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation (MESRI). Des mesures d'ampleur sont déployées dans ce cadre. Dès le début de la crise au mois de mars, le MESRI a réagi le plus rapidement et le plus efficacement possible pour accompagner tous les étudiants : les établissements ont mobilisé leurs ressources issues de la Contribution de vie étudiante et de campus (CVEC) pour plus de 19M€ d'aides sanitaires, alimentaires, financières ou d'accès au numérique. Aucune résidence universitaire n'a fermé et les étudiants qui souhaitaient quitter leur chambre en résidence à l'annonce du premier confinement ont bénéficié d'une exonération exceptionnelle de leur préavis de départ. Une aide exceptionnelle de 200 € a été versée aux étudiants ultra-marins et à ceux qui avaient perdu leur emploi ou leur stage. Le versement des bourses a été étendu au mois de juillet pour l'ensemble des étudiants dont les examens étaient décalés au-delà du 30 juin. La lutte contre la précarité étudiante s'est poursuivie à la rentrée de septembre : les frais d'inscription à l'université ont été gelés et les montants des bourses sur critères sociaux (BCS) ont été réévalués pour prendre en compte l'inflation. Un ticket de restauration universitaire à 1 € a été mis en place pour les étudiants boursiers et le tarif à 3,30 € pour les autres étudiants est maintenu, malgré l'inflation. Les repas à 1€ sont toujours proposés par les CROUS pendant ce second confinement, grâce à la vente à emporter. Une prime de 150 € sera versée à l'ensemble des étudiants boursiers et aux 400 000 jeunes percevant les APL au mois de décembre. Enfin, 1 600 référents commencent à se déployer dans l'ensemble des cités universitaires du territoire national pour lutter contre l'isolement des étudiants. La situation sociale et sanitaire des étudiants fait aussi l'objet d'un suivi constant : les services de santé universitaire, comme les services sociaux, restent pleinement accessibles durant le second confinement et jouent un rôle majeur auprès des étudiants, en particulier pour contrer les conséquences sur leur état psychologique. Lors du premier confinement, 1,2M€ supplémentaires ont été mobilisés pour l'accompagnement sanitaire des étudiants, dont la mise en relation avec des psychologues.

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