Question de M. DAUDIGNY Yves (Aisne - SOCR) publiée le 28/05/2020

M. Yves Daudigny attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur l'aide française à l'éducation dans les pays en développement.

Le contexte de la crise sanitaire constitue un défi majeur pour l'accès à l'éducation dans le monde. Selon l'organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), plus de 190 pays ont fermé leurs écoles en raison de la pandémie, bousculant le quotidien de près d'1,5 milliard d'apprenantes et apprenants. Dans les pays les plus pauvres, là où le principe de continuité pédagogique se heurte à de dures réalités, c'est le destin de tout une génération qui se trouve dramatiquement compromis.

Cette situation est l'occasion pour la France d'accorder plus d'ambition à sa politique d'aide publique au développement (ADP) en matière d'éducation. En effet, l'éducation de base ne représente que 13,4 % de l'aide bilatérale à l'éducation, soit 1,8 % de l'APD bilatérale de la France. Plus précisément, la France n'alloue que 22 % de son aide bilatérale à l'éducation à l'Afrique subsaharienne, 19 % aux pays prioritaires de l'APD et 5 % aux pays du Sahel. Ces régions sont pourtant les plus vulnérables et les plus touchées par les difficultés d'accès à l'éducation.

Enfin, avec une contribution de 2 millions d'euros au fonds mondial « education cannot wait », créé en 2016 pour soutenir l'éducation dans les situations d'urgence et de crise prolongée, l'engagement français apparaît insuffisant face à l'ampleur des enjeux visés. Ce déséquilibre dans l'aide française à l'éducation, laquelle devrait davantage porter sur l'accompagnement des pays les plus vulnérables, exige de la France des efforts renouvelés.

Aussi, il souhaite connaître les intentions du Gouvernement pour apporter une aide financière plus ambitieuse, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2021, aux besoins éducatifs dans les pays en développement notamment via sa contribution au fonds « education cannot wait ». Il aimerait également savoir dans quelle mesure la France contribuera, via l'ADP, au renforcement des systèmes éducatifs dans leur capacité d'anticipation des crises et de résilience afin d'éviter les ruptures d'apprentissage pour les populations les plus vulnérables, en particulier pour les filles adolescentes.

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Transmise au Ministère de l'Europe et des affaires étrangères


La question a été retirée pour cause de fin de mandat.

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