Question de M. MARCHAND Frédéric (Nord - LaREM) publiée le 18/06/2020

Question posée en séance publique le 17/06/2020

M. le président. La parole est à M. Frédéric Marchand, pour le groupe La République En Marche. (Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.)

M. Frédéric Marchand. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation.

Nous connaissons une crise sanitaire sans précédent, qui a remis sur le devant de la scène le plus vieux sujet du monde, celui de l'alimentation, dont les acteurs sont durement éprouvés. Nombre de filières agricoles, partout dans notre pays, sont particulièrement touchées par la crise sanitaire et économique du Covid-19. Il conviendra d'ailleurs de tirer les leçons de cette crise pour retrouver ce que la FNSEA et bien d'autres appellent une souveraineté alimentaire solidaire, qui devra associer – c'est un préalable indispensable – tous les acteurs publics et privés et s'appuyer sur une logique d'alimentation durable et locale.

Je sais que le Président de la République, le Gouvernement et vous-même, monsieur le ministre, en faites une priorité dans le cadre de la relance, placée sous le signe de la transition écologique.

Cette crise, sans précédent disais-je, n'a pas épargné un seul secteur, les cours des matières premières agricoles étant notamment profondément perturbés en raison de la fermeture des restaurants, des hôtels, des cantines et autres lieux de convivialité à la française. Nous pouvons collectivement nous féliciter que l'État ait été au rendez-vous de la solidarité avec nos filières, au travers de mécanismes financiers et de dispositifs visant à passer au mieux cette épreuve. J'en veux pour preuve les décisions prises et les moyens mis en place en faveur de la pêche et de l'aquaculture, de la viticulture ou de l'horticulture.

Monsieur le ministre, vous connaissez bien le département du Nord pour vous y être rendu à plusieurs reprises. Terre de labeur, c'est aussi un grenier d'abondance pour le pays tout entier. J'évoquerai ici deux filières essentielles pour notre économie nationale qui ont été terriblement touchées par cette crise. Les surplus de pommes de terre sont aujourd'hui estimés à plus de 450 000 tonnes, sans aucun débouché en perspective. Quant au marché de la bière, il devrait reculer d'au moins 30 % à 40 % cette année en France, en raison de la fermeture – heureusement levée désormais – des lieux de consommation hors domicile.

Vous le savez, les pommes de terre et la bière sont deux marqueurs forts de notre identité départementale, mais aussi nationale. Monsieur le ministre, pouvez-vous nous dire si l'État sera au rendez-vous pour sortir ces deux filières de l'ornière et préparer l'avenir ? (Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.)


Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 18/06/2020

Réponse apportée en séance publique le 17/06/2020

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation.

M. Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation. Monsieur le sénateur Frédéric Marchand, je crois que, pour ce qui concerne l'agriculture, le Gouvernement a été au rendez-vous durant cette crise. Mais ceux qui ont été au rendez-vous, ce sont surtout les femmes et les hommes de la deuxième ligne, les agricultrices et les agriculteurs qui ont travaillé sans relâche pour produire et alimenter nos concitoyens, les entreprises de l'agroalimentaire, les coopératives agricoles, les transformateurs qui maillent le territoire national et ont travaillé parfois dans des conditions difficiles pour faire en sorte que la chaîne alimentaire tienne. Ce sont aussi les distributeurs, les femmes et les hommes qui tiennent les caisses, qui mettent les produits en rayon et ont travaillé sans cesse, dès le début de la crise, pour que les Françaises et les Français puissent manger.

La chaîne alimentaire a tenu parce qu'elle a été soutenue. Le Gouvernement a immédiatement pris des mesures pour toutes les entreprises françaises. Celles de la chaîne alimentaire ont pu avoir accès à l'ensemble des mesures transversales : chômage partiel, fonds de garantie, etc.

Par ailleurs, nous avons spécifiquement essayé de répondre aux demandes des filières qui ont beaucoup souffert, notamment du fait des conséquences des arrêtés liés à l'état d'urgence sanitaire, telles que la fermeture des cafés, hôtels, restaurants. Nous les avons aidées directement, en particulier l'horticulture et la viticulture. À l'échelon européen, nous avons obtenu des mesures de marché.

Le Gouvernement a également souhaité aider directement les deux filières que vous avez évoquées. Pour celle de la pomme de terre industrielle, durement touchée par la fermeture des restaurants rapides et des cantines, nous avons mis en place une mesure de marché spécifique. De même, une aide spécifique a été allouée à la filière brassicole, qui pâtit de l'annulation des grands festivals et de la fermeture de nombreux lieux de consommation.

Oui, monsieur le sénateur, le Gouvernement a été au rendez-vous pour aider les filières agricoles à assurer une alimentation saine, sûre et durable et travailler à notre souveraineté alimentaire. (Applaudissements sur des travées du groupe LaREM.)

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