Question de Mme ESTROSI SASSONE Dominique (Alpes-Maritimes - Les Républicains) publiée le 04/06/2020

Mme Dominique Estrosi Sassone interroge M. le ministre des solidarités et de la santé sur la réquisition par l'État de certains médicaments qui engendrent des difficultés de gestion dans les territoires.

Depuis le 27 avril 2020, la direction générale de la santé (DGS) a décidé, avec l'aval du ministère de la santé, l'achat et la répartition sur le territoire national par l'État de deux hypnotiques (midazolam, propofol) et de trois curares (atracurium, cisatracurium, rocuronium) dans le cadre de la lutte contre l'épidémie du Covid-19.

Cette décision suscite chez les professionnels de santé de nombreuses interrogations et de l'inquiétude alors que le virus circule mais qu'en parallèle des soins administrés aux urgences les différents types de soins ont repris dans le cadre hospitalier de jour, notamment les opérations de chirurgie ou certains soins au sein des structures de santé (chimiothérapies).

Dans les Alpes-Maritimes, aucun établissement médical ne semble avoir ainsi été livré en propofol par exemple depuis deux semaines or cette molécule est difficilement remplaçable pour certains actes.

Par ailleurs, le 6 mai 2020, la haute autorité de santé a publié une recommandation sur les traitements médicamenteux pour la fin de vie conseillant de privilégier d'autres médicaments par voie orale à la place du midazolam désormais réquisitionné par l'État mais cette recommandation engendre des difficultés de prise en charge des personnes ayant des difficultés à déglutir et absorber normalement.

Quant aux trois curares, ils sont indispensables pour les chirurgies mais indisponibles alors que certains patients ont vu leurs interventions retardées en raison de l'épidémie entraînant de réels risques de perte de chances en termes de soins et de guérison.

La délégation territoriale des Alpes-Maritimes de l'agence régionale de santé s'est réunie le 4 mai 2020 sans être en capacité d'apporter des réponses, faute d'être en charge de ce dossier. L'agence régionale de santé n'a jusqu'alors pas non plus répondu aux médecins qui souhaitent a minima connaitre l'état des stocks dans les Alpes-Maritimes.

Le recours à des produits anesthésiants alternatifs montre des limites et les professionnels de santé estiment désormais devoir faire face à une pénurie de ces médicaments essentiels à la prise en charge des patients dans de bonnes conditions. La distribution au compte-gouttes depuis deux mois a engendré une tension sur les stocks mais également sur l'activité des soins dont la visibilité à moyen terme ne peut pas être garantie.

Elle lui demande de bien vouloir préciser la stratégie du Gouvernement sur cette réquisition et cette gestion par l'État de ces médicaments et si le Gouvernement entend y mettre fin prochainement au regard de l'alerte lancée par les professionnels de santé.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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